Sciences de la Santé
C’est une première en Algérie et dans toute
l’Afrique, qu’est-ce qui vous a permis de réussir cet
exploit ?
Au départ nous ne sommes que trois jeunes têtes pleines
de rêves ; l’une très académique et pragmatique, l’autre ou-
verte d’esprit et la dernière artistique et philosophique. Nos
différentes personnalités convergent et se complètent, nous
parvenons à travailler en harmonie tout en ayant chacun
notre vision et en apportant chacun notre touche.
Je crois que notre force, dit le Dr. Terrak, est d’avoir su or-
ganiser une collaboration interdisciplinaire entre des per-
sonnes qui viennent de spécialités totalement différentes.
Ceci est un élément décisif. Par le passé, j’ai eu à encadrer
des étudiants en ingénierie pour leurs recherches bio-
médicales. De même, Dr. Lassal a une fois présenté ses
recherches lors d’un congrès international de neurochi-
rurgie.
J’ajoute, reprend le Dr. Cheikh, que le Dr. Terrak est un des
rares medecins à avoir encadré des ingénieurs. De même,
Dr. Lassal est le premier ingénieur à avoir fait une confé-
rence dans un congrès médical.
Cet échange bilatéral et ce contact étroit avec des gens
venant de spécialités différentes nous ont permis de pas-
ser outre la peur d’être critiqués, marginalisés et regardés
de travers ; on allait vers l’autre de manière totalement
décomplexée. L’ouverture d’esprit doit être un acquis ;
c’est une condition sine qua none à la réalisation de n’im-
porte quel projet.
L’amitié a aussi joué un grand rôle, poursuit Dr. Lassal ;
nous sommes amis depuis des années, des frères d’armes
même. Nous avons enduré beaucoup d’épreuves ensemble,
nous avons appris à être soudés et à nous écouter les uns
les autres. Rien de tout cela n’aurait été possible sans le
très fort lien qui nous unit.
C’était un projet pensé Algérien et fait Algérien, termine
le Dr. Cheikh. Du début à la fin, la conception, l’impression,
l’épuisement, l’émotion et les déceptions, il nous fallait
constamment batailler et nous adapter à nos conditions
très difficiles. Mais nous le faisions pour nos patients, et il
fallait aller au bout. L’échec n’était pas une option.
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Hiver 2018
Un mot pour la fin ? Que dites-vous à nos jeunes
lecteurs pleins de rêves et d’ambitions ?
Dr. Cheikh : moi je suis toujours dans le why not, pour-
quoi pas ; explorer de nouveaux horizons, toujours aller
de l’avant et chercher plus loin ; rester ouvert d’esprit et
ne jamais abandonner !
Dr. Lassal : le plus important a été d’avoir rendu le sourire
à un compatriote. Pour moi c’est l’essentiel. Mon message
c’est qu’une fois qu’on a accompli quelque chose, on n’a
plus le droit de s’arrêter, quelles que soient les conditions
ou les difficultés, on doit continuer à avancer coûte que
coûte. Chacun de nous, aujourd’hui, est l’acteur et l’auteur
de son histoire de demain.
Dr. Terrak : la plus grande victoire est qu’ensemble, nous
avons réussi à créer un atelier inter-universitaire en ex-
cluant toute forme d’égo, mais aussi en réexploitant nos
différences. Matérialiser un rêve passe inconditionnelle-
ment par un retour à la source, celui de la réactivation
du sens critique et analytique de l’homme et sa capacité
à générer une pensée propre à lui, à ce qu’il est, car la
vérité ne s’est jamais accrochée aux bras d’un acteur ou
d’un intransigeant ! Moi je dis ceci aux jeunes : si l’hiver
persiste, imposez le printemps. . . !
“
Why not
”