ReMed 2018 Remed 5 - Histoire de la Médecine | Page 54
Art & Evénementiel
passa ensuite au volet pratique grâce aux mannequins
réservés à cet usage. A travers l’approche didactique
du professeur, ils repartirent aptes à faire gagner
au malade de précieuses minutes dans cette course
contre la montre opposant la vie à la mort.
Toujours dans cet esprit d’apprentissage et
d’enrichissement, les étudiants enchainèrent avec une
formation en développement personnel animée par
Ahmed Gamouda, un personnage attachant au par-
cours atypique. Ce dernier se départit même du statut
de « formateur » pour se mêler humblement à nous
les jours suivants, nous confier candidement ses anec-
dotes, manger à notre table et rire à nos plaisanteries.
Puis, conformément à l’adage : « après l’effort, vient le
réconfort » les participants bouclèrent cette journée
instructive sur une note festive et gourmande. Le par-
tage culturel et la richesse de notre patrimoine étaient
à l’honneur. Les membres du Medcamp s’étaient parés
de somptueux habits traditionnels représentatifs de
leurs régions. De plus, Ils ornèrent le buffet de confise-
ries et de plats du terroir qu’ils avaient confectionnés
eux-mêmes… à priori. A travers une soirée dansante
et le buffet garni, ils célébrèrent ce deuxième jour qui
touchait à sa fin.
Le programme du lendemain n’avait rien à
envier au précédent. Une conférence sur la relation
médecin malade était planifiée. L’invité du jour ?
Dr ALI PACHA, maitre-assistant en psychiatrie. Ce
dernier avait pour mission de nous apprendre à
gérer certaines situations épineuses auxquelles
tout médecin peut être confronté au cours de sa
carrière professionnelle. La façon dont il agença
sa présentation était des plus captivantes. Il avait
mis en scène un jeu de rôle où il se glissa dans la
peau du malade. Du patient véhément et virulent au
toxicomane en phase de sevrage en passant par les
individus fallacieusement malades venus courtiser
le personnel soignant, il interpréta une myriade de
profils délicats. Face à lui, des étudiants désignés
au hasard devaient incarner le médecin. Certes, leur
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Printemps 2018
attitude maladroite parfois arrachait un sourire à
l’audience mais l’atmosphère légère et enjouée de
cet atelier ne diminuait en rien la gravité du pro-
blème soulevé. Il évoqua avec humour mais aussi
pertinence un mal profond et d’actualité étant don-
né les agressions qui sévissent dans nos hôpitaux.
L’après-midi s’annonça plus… mélodieux. Un
atelier ayant pour objet la musicothérapie nous at-
tendait. Le Dr OUNNOUGHENE, maitre-assistant en
neurochirurgie était venu nous parler de l’impact de
la musique sur les neurones. Il expliqua notamment
comment la musique peut façonner et remanier notre
humeur. Pour illustrer cette influence, il ponctua son
discours par des enregistrements instrumentaux qu’il
nous fit écouter. Ceux-ci étaient parfois teintés de to-
nalités exotiques qui nous faisaient voyager sans quit-
ter notre siège.
A son départ, et en guise de mise en pra-
tique des notions transmises, on décida de coupler la
musique à une autre thérapie tout aussi efficace, j’ai
nommé : la danse. On était loin des performances qui
auraient rempli les salles, mais la danse avait cette
particularité d’illuminer notre visage d’un sourire. Ce
dernier ne nous quittait pas même quand on se bous-
culait ou se piétinait entre nous.
Le lendemain, une chasse au trésor revi-
sitée sous forme de chasse au diagnostic était au
programme. La journée débuta par une visite gui-
dée de l’université de Bougie. C’était un moment clé
où chacun devait faire appel à sa mémoire spatiale.
Puis, 4 équipes avaient été désignées. A travers une
série d’épreuves, elles devaient collecter un maximum
d’indices afin d’aboutir au diagnostic final. Puis, vint le
moment de s’élancer dans l’arène de l’université. C’est
là qu’il fallut user de notre sens de l’orientation, cette
boussole inhérente à chacun, pour retrouver les lieux
visités antérieurement. A chaque endroit, un organisa-
teur nous attendait avec une énigme dont la réponse
nous expédiait vers un autre point. Sous un soleil de
plomb, c’était une course effrénée qui mit notre endu-
rance à rude épreuve.