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ReMed Magazine Savoir & Vivre
La Médecine a-t-elle été pour vous un choix ou une contrainte ? Mais aussi, pourquoi avoir
choisi la Neurochirurgie ?
La Médecine était un choix, pas du tout une contrainte, plus même qu’un souhait, c’était un
profond désir. J’ai toujours ressenti de la compassion pour les malades, les gens sans ressources.
Petit, quand j’ai eu mon bac en 1968, j’hésitais entre l'Architecture (le domaine de mon père),
l’école d’administration qui était bien aussi, j’aimais l’actualité, le monde… Et enfin la Médecine.
Etant donné que mon père avait une maladie chronique, il m’a plutôt encouragé à faire Médecine.
Je me rappelle aussi qu’étant jeune, j’entendais souvent parler du docteur respecté, bien habillé,
avec son cartable, très élégant ; c’était un peu un idéal que je souhaitais atteindre.
Neurochirurgie, c’est principalement parce que j’aimais les défis, tout ce qui peut paraître difficile
à faire ou à atteindre… Aussi, étant étudiant, j’étais fasciné par le cerveau et le cœur, ces deux
organes nobles. J’étais d’ailleurs très intéressé par la cardiologie, la raison pour laquelle j’ai fait 6
mois de cardiologie en internat. Maintenant, avec l’expérience, on comprend que tout est noble
dans le corps humain, tous les organes.
Mais c’est finalement en discutant avec les parents, et avec mon grand intérêt pour le cerveau, que
j’ai fini par choisir la Neurochirurgie.
Vous avez étudié et pratiqué la médecine durant des années où la Médecine Algérienne
effectuait ses premiers pas, comment était la Médecine ces jours-là ?
En réalité, avant l’indépendance, la Faculté d'Alger était considérée comme la 2 e Faculté de
Médecine de France après Montpellier. Elle arrivait donc en assez bonne position, peut-être que
les années les plus difficiles étaient les années qui ont suivi immédiatement l’indépendance… les
Algériens qui ont pris la relève en 1962 étaient de jeunes médecins très peu nombreux.
En 1975, quand j’ai commencé la Neurochirurgie à l’Hôpital Universitaire Mustapha Pacha, il y
avait encore peu d’Algériens. La plupart étaient des étrangers, mais la structure en tant que telle
tournait, puisque les blocs opératoires étaient là, les appareils également. On n’était pas très en
retard en Neurochirurgie par rapport aux autres pays. C’est en nombre que nous étions en manque
! La santé à l’intérieur du pays souffrait énormément du nombre restreint de médecins Algériens.
Il y avait surtout des coopérants qui venaient des pays du Levant comme par exemple la Bulgarie,
l'ancienne Union Soviétique…
Mais je trouve que la formation était harmonieuse et l’encadrement aussi. Toutefois, il y’avait
beaucoup de sacrifices de la part de ceux qui nous ont formés. Je cite par exemple le Pr. ABADA
considéré comme le père de la Neurochirurgie Algérienne. Donc la base y était, je considère même
que la rigueur de l’enseignement était plus accentuée en ces temps-là qu’elle ne l’est aujourd’hui. Il
semblerait que les enseignants aussi bien que les enseignés étaient plus dévoués qu’aujourd’hui.
Vous avez eu l'opportunité de bénéficier de deux années d'étude à l’étranger dans le cadre de
votre spécialité. Pensez-vous que c'est une étape indissociable de la marche vers la réussite ?
Sachant que beaucoup d'étudiants estiment que le fait d’étudier à l’étranger est l'ultime solution
pour effleurer l'excellenc