ReMed 2016 ReMed Magazine N°1 - Nervous System | Page 43

Flash d’histoire A M I N A S A R I LES DEBUTS DE LA MEDECINE EN ALGERIE C’est en 1857 que fut créée l’école de médecine et de pharmacie à Alger, sous la direction du médecin militaire E� mile-Louis Bertherand. Elle regroupait huit professeurs permanents et quatre non permanents et le nombre d’étudiants algériens inscrits entre 1857 et 1905 a atteint 35 dont 12 ont abandonné leurs études. La durée de formation était de quatre ans et les doctorants avaient la possibilité de terminer les deux dernières années d’études en France, vu l’absence de faculté en Algérie. C’est en 1909 qu’elle devient Faculté mixte de médecine et de pharmacie sous la direction du chirurgien lyonnais le doyen Curtillet (1933-1863). Deux nouvelles Facultés ont été ouvertes en 1958 à Oran et à Constantine. En 1940, les étudiants marocains et tunisiens, qui allaient habituellement faire leurs études supérieures en France (médecine, pharmacie, lettres), vont s’inscrire à l’université d’Alger, unique université alors pour tout le Maghreb. MOHAMED SEGHIR BENLARBEY, PREMIER MÉDECIN ALGÉRIEN Mohammed Seghir Benlarbey est le premier médecin Algérien de l'époque coloniale, diplômé des universiés européennes, et probablement le premier médecin maghrébin diplomé des Facultés françaises. Né en décembre 1850 à Cherchell, Mohamed Seghir Benlarbey est le cadet d'entre trois frères, tous érudits en langue française. Il commence ses études dans sa ville natale. Il poursuit ses études primaires et secondaires à Alger. Il débute ses études supérieures à la Faculté de médecine d'Alger et les termine à l'université Paris - Sorbonne, où il soutint sa thèse, avec mention, « Excellent » le 16 Juillet 1884, en présence de son ami Victor Hugo. Sa thèse portait sur la « Médecine arabe en Algérie ». Dans son premier chapitre, "Historique de la médecine arabe occidentale", Dr Benlarbey y décrit les avancées scienti�iques et littéraires qu'ont apportées les Musulmans à travers les siècles. Dans le second chapitre, « La mémoire arabe actuelle », il s'est borné à exposer les pratiques d’hygiène et de santé inhérente à la population nord-africaine. Parmi ces pratiques, il cite, entre autre : Le traitement de la gale bédouine par les bains de vapeur et les frictions de jus de grenade ou de Henné et le traitement du bouton de Biskra par l'écume du savon vert et les bains en eaux souffrées. Dans son cabinet, sis place des martyres, il exerce son métier avec philanthropie et humanisme. Il a lutté pour la protection et la promotion des droits de ses compatriotes Algériens. Il s'est, notamment, opposé, en 1881, à la construction d'hôtels à la place des mosquées Djamaâ El Kebir et Djamaâ El Djedid, et a participé à la révolte contre la substitution des Mahkemetes musulmanes par les tribunaux civils, en 1891. Mohamed Seghir Benlarbey s'est éteint le 20 octobre 1939 et fut enterré au cimetière El Kettar à Alger. Aujourd'hui, une rue de la Casbah porte son nom. 42