L’inhibition tonique exercée par la zone émettrice (GPi+SNr) sur
le thalamus est modulée par la voie directe au détriment de cette
inhibition, et par la voie indirecte en faveur de celle-ci.
L’in�lux dopaminergique, provenant de la SNc mésencéphalique,
induit l’activation à la fois des récepteurs D1 excitateurs,
renforçant l’action de la voie directe, et des récepteurs D2
inhibiteurs, diminuant l’action de la voie indirecte. De ce fait, le
rôle de la dopamine est de diminuer l’activité tonique inhibitrice
exercée par la zone émettrice des noyaux de la base sur le cortex
cérébrale.
En son absence, la voie indirecte prend le dessus sur la voie
directe en accentuant l’activité tonique inhibitrice culminant en
une moindre excitation thalamo-corticale.
C’est exactement ce qui se passe dans la maladie de Parkinson, ce
qui se traduit par un ralentissement moteur.
- Mais ce n’est pas tout !
Ceci est le modèle physiopathologique classique évoqué pour
expliquer la symptomatologie et relier les données
anatomopathologique –qui retrouvent constamment cette
dégénérescence au niveau de la SNc- aux données cliniques.
Cependant, ce modèle ne serait qu’une simpli�ication d’un
fonctionnement qui est en fait encore plus compliqué.
S’il arrive à expliquer la bradykinésie, ce modèle n’expliquerait
pas la rigidité, le tremblement ou la vaste symptomatologie
cognitive et psychiatrique observée au cours de la maladie de
Parkinson, ni rend-t-il compte de la complexité des circuits des
GdB.
- D’autres explications !
Les corps de Lewy, structures anatomopathologiques
caractéristiques de la maladie de Parkinson, seraient observés
ailleurs que dans la SNc, au niveau du système nerveux central et
périphérique. Des travaux ont montré que ces corps progressent
du tube digestif vers le noyau dorsal du vague et le bulbe olfactif
pour atteindre ensuite la SNc, les amygdales et de multiples
régions corticales. Ceci induirait la dégénérescence d’une vaste
catégorie de neurones cholinergiques, sérotoninergiques et
noradrénergiques.
Il y a une évidence de l’implication du cervelet dans le
tremblement parkinsonien ainsi que l’altération dans l’activité
de certaines boucles cérébello-thalamo-corticales.
La rigidité serait due à l’altération des in�lux sensoriels et un
changement des propriétés passives des articulations, tendons
et muscles ainsi qu’une accentuation du ré�lexe d’étirement en
raison d’un dysfonctionnement au niveau spinal. Les anomalies
de la posture seraient dues à un dysfonctionnement dans certains
noyaux du tronc cérébral.
Quant aux symptômes non moteurs qui peuvent apparaitre à
n’importe quel moment de l’évolution de la maladie compliquant
le pronostic, ils seraient dus à la dégénérescence neuronale
diffuse.
Les troubles autonomes, par exemple, seraient dus à la
dégénérescence
des
neurones
post-ganglionnaires
périphériques. En effet, constipation, hypotension orthostatique
et dysfonctions sexuelle et urinaire sont fréquentes chez les
Parkinsoniens, et constituent une source majeure de plaintes.
- Sachons donc…
On ne peut plus penser que la maladie de Parkinson soit un
simple désordre moteur strictement dopaminergique mais plutôt
une maladie dégénérative multi-systémique atteignant tout
l’organisme.
Pourquoi ? Question demeurant sans réponse…
On assimile la recherche étiologique de la maladie de Parkinson
au fait d’essayer de construire un puzzle de 5000 pièces alors que
personne ne nous ait donné l’image…
Les chercheurs ont pendant longtemps essayé de répondre au
mystère de l’origine de la maladie de parkinson. Au début,
l’origine génétique avait été écartée du fait de l’observation que
des vrais jumeaux ne manifestaient pas une probabilité similaire
d’avoir la maladie.
L’intérêt s’est penché ensuite vers l’origine environnementale. Il a
été
observé
que
l’injection
de
MPTP
(-1méthyl-4-phényl-1,2,3,6-tétrahydropyridine), « une substance
utilisée par certains toxicomanes » induisait chez eux un
syndrome parkinsonien avec présence des corps de Lewy. Cette
substance interférerait avec l’activité mitochondriale des cellules
et causerait leur mort. Certains toxiques, particulièrement les
pesticides, ont une action similaire. Cependant, ces dernières
années, on revient à l’hypothèse génétique après qu’on ait
observé certains cas rares de Parkinson familial. En effet,
certaines mutations d’une protéine nommée « alpha-synucléine »
en serait la cause. Cette protéine dont la fonction est
controversée, est observée dans les inclusions qui constituent les
corps de Lewy. Les mutations causant une anomalie dans sa
dégradation, un excès de sa synthèse ou son repliement
défectueux, induiraient un parkinsonisme.
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