Rapport annuel Compagnons du Devoir 2019 | Page 25

PENSER LA FORMATION ET LES MÉTIERS DE DEMAIN / 25 ENTRETIEN RETOUR D’EXPÉRIENCE SUR APPIE : APPRENTISSAGE PAR L’IMMERSION EN ENTREPRISE Le dispositif modifie les modalités de l’apprentissage et le rôle de ceux qui encadrent les jeunes : formateurs (du côté du CFA) et maîtres d’apprentissage (en entreprise). Entretien croisé avec Apauline Chataigner, formatrice en maroquinerie, et Gilles Paon, chef d’atelier menuiserie. Quel est votre avis sur le dispositif APPIE ? Apauline Chataigner : Il est très positif ! APPIE étant réservé aux profils post-bac, nous formons des jeunes déjà assez mûrs et motivés. Même s’ils passent moins de temps au CFA, c’est un temps efficace. De plus, ils n’ont pas besoin de cours généraux, la semaine de remédiation est entièrement centrée sur le métier. Les jeunes sont vraiment satisfaits du dispositif, qui est également bénéfique aux entreprises. Gilles Paon : En effet, de notre côté, la continuité dans le travail permet de rendre les jeunes plus rapidement autonomes, et donc aussi plus efficaces. Au bout de 6 mois, ils sont déjà capables d’effectuer seuls certains ouvrages nécessitant un bon niveau. C’est un investissement qui vaut la peine. Ils peuvent même apporter d’autres compétences à l’entreprise, dans le numérique par exemple. Apauline Chataigner, formatrice maroquinerie Gilles Paon, chef d’atelier menuiserie / fabrication bois Quel est le rôle de chacun ? Quels liens se créent entre les trois parties ? A.C. : Je pense que l’une des principales qualités d’APPIE est de permettre un suivi personnalisé des jeunes. On les voit sur le terrain, on peut apprécier les gestes qu’ils y réalisent, et si besoin, faire le point avec l’entreprise avec qui la communication est essentielle. Le rôle des entreprises est primordial dans la formation des apprentis, elles doivent jouer le jeu. G.P. : Le fait que les formateurs viennent passer une journée entière dans l’atelier, nous laisse le temps de faire un point complet sur la formation de l’apprenti, c’est intéressant. Nous avons la chance d’avoir des jeunes instruits et motivés, il faut faire notre part oui ! Étant moi-même Compagnon, la transmission aux apprentis est naturelle. D’ailleurs, même les portes de ma maison leur sont ouvertes. A.C. : Oui, moi aussi, quand je fais mes visites, j’en profite souvent pour passer la soirée avec les jeunes dans la maison des Compagnons où ils logent. Cette formation est aussi pour eux une bonne préparation au Tour de France. Les Compagnons du Devoir et du Tour de France