Pédagogie Urbaine dans les lieux communs MES ENSAB 2018 | Page 85

Nous pouvons également observer une ambiance similaire avec la place
de la République à Erevan : sujet à plusieurs débats urbanistiques actuels
et de l’époque, cet espace -dans les plans initiaux de 1924 et 1934- a été
conçu comme un carrefour des deux axes piétons principaux de la ville.
Cependant, il a été développé dans un sens absolument contradictoire :
la place de la République à Erevan, qui accueille les établissements de
gouvernement, ne fait pas partie intégrante du Boulevard Principal mais,
à cause de la rupture créée avec le bâtiment des musées, elle peut être
considérée comme une déviation qui relie ses deux extrémités. La rue
latérale du Boulevard, la rue Pavstos Buzand, est aussi coupée en deux
par la place et ne trouve de continuité ni visuelle ni fonctionnelle.
Étant sur plan la combinaison d’un ovale et d’un trapèze, cette place est
une vaste surface de 3 hectares orientée Nord/Est- Sud/Ouest, qui sert de
rond-point à forme ovale, dont les espaces non pratiqués par les voitures
sont devenus des stationnements pour les usagers qui travaillent dans la
proximité. Les grandes distances de la place permettent aux usagers de la
percevoir comme un grand ensemble avec des bâtiments néo-classiques
arméniens. Ses façades avec des arcs sont certes des évènements spatiaux
à observer mais dans les distances proches elles ne créent quasiment
aucune animation. Les rez-de-chaussée des bâtiments qui n’appartiennent
pas au gouvernement sont occupés par des locaux de banques, ceux de
la poste ou encore par quelques restaurants, dont les intérieurs ne sont
pas la continuation de l’espace commun observable. Les terrasses de ces
restaurants devenus des petits cafés animent les trottoirs pour les usagers
qui sont dans la proximité, mais il est très compliqué de deviner l’existence
de ces terrasses en se trouvant sur l’autre côté de la place.
L’absence d’arbres dans la place perturbe la lecture d’échelles et l’usager
qui ne connait pas le fonctionnement de ce commun peut parfois s’y
sentir perdu. De plus, malgré une richesse suffi sante de mobilier urbain,
son échelle ne permet pas de la percevoir comme une place animée :
l’ambiance principale que l’usager peut retenir est celle d’intersection de
routes où la voiture (garée ou en marche) est reine.
L’ensemble des fontaines qui se trouvent entre la forme ovale et le
bâtiment des musées, est devenu un des espaces les plus fréquentés
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