Pédagogie Urbaine dans les lieux communs MES ENSAB 2018 | Page 56
Parmi tous ces espaces de consommation de temps (qui sont tous
des communs dans le sens large du terme), nous allons nous intéresser
plus précisément aux espaces conçus pour accueillir le public. Les plus
méticuleux des lecteurs, remarqueront que les institutions publiques,
les établissements scolaires ou encore les bureaux sont également des
lieux d’accueil du public. Ces lieux d’activité incontournable 28 où notre
présence est comme un type d’obligation envers la société ou envers nos
besoins quotidiens vitaux, ne nous laissent pas la possibilité de choisir :
l’usager se trouve là car il a un but à acquérir.
Pour pouvoir mieux distinguer ces espaces, nous allons nous laisser
guider par la notion du « temps libre ». Même si elle est très floue dans sa
défi nition, dans la culture occidentale nous avons l’habitude de l’utiliser
pour décrire le temps où nous n’avons pas d’obligation envers la société
ou nos besoin vitaux, et que nous sommes libres dans le choix et dans les
manières de l’utiliser.
Par conséquent, il est nécessaire de respecter deux critères pour défi nir
les types d’espaces que l’on souhaite étudier : premièrement, il s’agit
des communs où l’individu passe son temps libre et deuxièmement ces
communs doivent être autres que son propre habitat, car l’habitat reste
le commun ayant un degré d’intimité très élevé, si ce n’est le plus élevé.
Ainsi, en étudiant la ville à travers cette proposition de prisme, nous
pouvons regrouper les espaces en deux groupes généraux : les communs
de circulation et les communs de consommation de temps, dont la
séparation n’est pas très souvent si évidente à distinguer. Cependant, elle
peut s’illustrer facilement dans la pratique du lieu selon le type de son
organisation et le niveau d’animation.
Nous allons étudier les particularités de chaque groupe à travers des
sites choisis dans les villes citées précédemment pour pouvoir mieux
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GEHL Jan, Pour des villes à échelle humaine, [2010], Les Editions Ecosociété, Montréal, 2012,