Pédagogie Urbaine dans les lieux communs MES ENSAB 2018 | Page 53
LA VILLE COMME UN ESPACE COMMUN
Les communs
D
u point de vue de chaque individu, à partir du moment où l’espace est
partagé entre deux personnes, il peut être identifi é comme un espace
d’usage commun. Même si la loi défi nit des propriétaires, l’espace est dans
la pratique quasiment toujours d’usage commun, qu’il s’agisse d’un jardin
privé, d’un restaurant ou d’une chambre dans une maison. De plus, pour
cet usage commun, une présence physique n’est pas exigée car l’accès
visuel le fait partager entre l’usager actif et l’observateur, qui est aussi un
usager en soit mais d’une manière passive et qui -selon des conditions-
peut devenir actif. Ce type d’échange selon Jan Gehl « est l’activité sociale
la plus courante. » 26 Car tout d’abord, avant établir un contact actif, les
individus se contentent d’observer et d’écouter tout ce qui se passe autour
d’eux. Ce type d’activité ne demande pas une forte animation de la ville,
même si sa présence peut inciter les gens à entrer en contact actif, en
communiquant avec les autres.
Cette réalité d’espace observable, ainsi que les habitudes de la société
moderne nées avec l’industrialisation et l’individualisation de l’espace,
créent la notion d’intimité, car les individus peuvent ressentir le besoin de
s’isoler pour différentes raisons.
Ainsi, nous pouvons proposer à juste titre une autre défi nition à
l’espace commun: tout espace observable peut être qualifi é comme un
espace d’usage commun, à des degrés d’intimité différents. Ces degrés
d’intimité dans les communs 27 varient et la simple présence d’un étranger
sur l’horizon ou bien le simple geste de se couvrir les lèvres en parlant au
téléphone, peuvent modifi er notre perception de l’intimité.
Néanmoins, cet espace observable a aussi des limites. Ces limites
peuvent être généralisées en deux groupes. Dans le premier groupe,
26
GEHL Jan, Pour des villes à échelle humaine, [2010], Les Editions Ecosociété, Montréal, 2012,
p. 34
27
Par la suite, dans le texte, pour parler des espaces d’usage commun nous allons utiliser la
phrase « les communs ».
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