Pédagogie Urbaine dans les lieux communs MES ENSAB 2018 | Page 11
INTRODUCTION
D
ans le chapitre « Ceci tuera cela » (ajouté dans l’édition de 1832) de
Notre-Dame de Paris, Victor Hugo a comparé l’architecture à l’écriture
et les villes à des livres en disant « …depuis l’origine des choses jusqu’au
quinzième siècle de l’ère chrétienne inclusivement, l’architecture est le
grand livre de l’humanité, l’expression principale de l’Homme à ses divers
états de développement soit comme force, soit comme intelligence» 1 . Ici,
l’architecture de la ville est comparée à des livres comme porteurs de
l’histoire humaine, alors que les livres ne sont pas seulement destinés à
raconter l’histoire, mais aussi à enseigner et à faire partager l’expérience
entre les savants et les étudiants, entre les nouvelles générations et les
anciennes.
Ne pouvons-nous donc pas considérer que la ville pourrait être éducative,
comme l’outil d’une démarche socio-éducative, qui permettrait de cultiver
la société, de partager l’expérience directement ou indirectement, afi n
de créer une réalité où le « vivre ensemble » ne serait pas une idéologie
seulement écrite, mais deviendrait une nécessité naturelle et consciente ?
La ville est l’espace principal de l’action et de l’interaction entre les
êtres humains. Plus précisément, ce sont les espaces de la ville que l’on
appelle aujourd’hui des « espaces publics ». À partir des années 1980,
les professionnels du domaine de l’architecture et de l’urbanisme ont
commencé à utiliser l’expression « espace public » pour désigner et décrire
tous les équipements de voirie destinés à un usage public et gérés par une
collectivité. En effet, tout ce qui n’est pas « privé » a été considéré comme
« public ». Nous pouvons constater que certains de ces professionnels les
ont appelés « lieux urbains », « lieux publics ». D’autres encore ont encore
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HUGO Victor, Notre Dame de Paris, [1832], Chapitre Ceci tuera cela, Éd. Samuel Silvestre de
Sacy, Paris, Gallimard, 2002 p.187
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