PixaRom Sep.2014 | Seite 24

PIXAROMELETTE DU MOIS Nick Harwitt: Pour pouvoir parler de casualisation, il faut d’abord une bonne définition. Pour ma part, la casualisation est le changement d’un jeu pour qu’il devienne plus accessible à tous les publics pouvant exister. Par exemple, Bioshock Infinite se concentre uniquement sur ses phases d’action et retire les phases de piratage et la gestion des plasmides des deux premiers épisodes alors que ceux-ci étaient déjà plutôt axés au grand public qu’aux élitistes du FPS. Aussi une casualisation peut permettre à un jeu d’être plus appréciable. Par exemple, je pourrais concevoir un RPG qui implique une barre de vie, de faim, de soif, d’endurance, de fatigue, de santé mentale, d’hygiène physique et dentaire pour qu’au final, les joueurs s’énervent à toujours garder un œil sur chaque barre qui ne doit pas atteindre zéro, sous risque que le personnage meurt et qu’un game over force les joueurs à recommencer tout le soft. C’est dans ces cas-là que je ne refuse pas un peu de casualisation pour qu’il y ait au minimum une barre de vie et des points de sauvegarde. Cependant il reste tout à fait possible pour les développeurs de concevoir un jeu avec une haute difficulté, tout en proposant un mode facile (les J-RPG le font avec aise en proposant un mode facile qui permet aux joueurs de profiter seulement de l’histoire, et un mode difficile qui altère le level-design et le comportement des ennemis tandis que les RPG occidentaux ne font qu’augmenter ou baisser les statistiques des ennemis selon la difficulté). Après, la casualisation peut aussi être associée aux jeux free-to-play mais bien entendu, le jeu n’est pas aussi gratuit qu’il n’y parait : on peut toujours s’amuser, il y aura toujours du contenu en plus dont il faudra payer par micro-transactions... A moins que l’on préfère attendre une demi-heure pour gagner une légère somme d’argent dépensée tout de suite pour que l’on attende encore plus longtemps et ainsi de suite. Mais malgré cette micro-arnaque, le succès est au rendez-vous et à la manière des DLC, il y aura toujours des gens qui paieront 10 euros pour le tout nouveau pack de niveaux dans Angry Birds Space Wars Ultimate HD bouclé en moins d’une heure. Ça reste incompréhensible mais c’est comme ça et ça restera pareil pour des années à venir. 24    PixaRom magazine CASUALS... Lord Dagan: Pas vraiment d'avis là-dessus. Non pas que ça ne m'intéresse pas, mais plus personne n'est capable de véritablement définir avec précision un casual... Tout le monde donne du « casual » à tout le monde ! Un casual gamer, c'est un joueur occasionnel. Point à la ligne. Peu importe à quoi il joue : du Cooking Mama, du Street Fighter, du Pro Evolution Soccer, du Baldur's Gate... C'est la fréquence de jeu qui compte. Alors oui, certains genres sont plus à même de satisfaire ce type de joueur. Ça n'en fait pas forcément des jeux idiots. Un Professeur Layton est un jeu qui peut trouver beaucoup d'adeptes chez ces « joueurs du dimanche », et pourtant, c'est un jeu qui demande on ne peut plus de réflexion. Et donc, pour répondre à la question : ni l'un ni l'autre. Ce phénomène à toujours existé, les constructeurs ont toujours appuyé dessus – retrouvez des publicités de l'époque de l'Atari, pour vous apercevoir que Space Invaders, c'est un jeu familial – et il y a toujours eu des jeux pour cette catégorie de personnes. Tetris, ça vous dit quelque chose ? Quand à l'esprit sectaire, il est véritablement présent... Et c'est très drôle ! Et bien oui : le joueur occasionnel, le vrai, tu ne le verras jamais sur les forums spécialisés. Jamais. Pourquoi s'y intéresser, puisque le jeu vidéo est un passe-temps ponctuel ? Alors c'est assez marrant de voir les « guerres » sur forum, tout le monde s'invectivant de part en part, de manière de plus en plus violente, alors même que la cible des critiques des PGM autodéclarés n'aura même pas la moindre idée de l'existence d'une communauté qui veut la mise à mort du casual gamer. Ah, et juste une dernière chose : non, tout ne se casualise pas. C'est un faux problème. Les jeux s'adaptent avec le temps, avec le public. C'est la loi du marché, et c'est l'aboutissement de décennies à trouver un compromis. Mass Effect est trop facile en normal ? Et bien fait les modes de difficultés supérieurs. Mon dieu, on peut, dans Oblivion, avoir accès à l'auto-déplacement ? Et bien si ça te gêne, ne l'utilise pas ! Tu regrettes le temps de Gouls' n Ghosts ? Et bien