PORTAIL MULTIPLAN
Titre original (Anglais) : Somewhere East of Life
Auteur : Brian Aldiss
Genre : Anticipation
Pages : 429
Date de sortie : 1994
B
rian Aldiss… Si vous avez lu mon article sur Croisière sans escale
dans le dernier Pixarom alors vous savez certainement ce que
je pense de cet auteur de science-fiction. Son premier essai
avec Croisière sans escale en 1958 m’avait fasciné, je ne pouvais donc
qu’en attendre autant de A l’Est de la vie même s’il était sorti presque 40
ans plus tard. Dans tous les cas, je ne me serais pas attendu à une telle
claque…
L’histoire de A l’Est de la
vie prend place au début du
XXIe siècle, à une époque
sombre où le vol de mémoire
se répand à travers toute
l’Europe.
Plus
communément
appelé
VEM
(Vision
E-Mnémonique),
il
s’agit
d’un procédé qui permet de
vendre sa mémoire aux plus
offrants et de faire profiter ses souvenirs à
d’autres personnes. Cependant (et comme à
chaque fois qu’un nouveau produit se trouve
monétisé), le vol de mémoire se fait de plus
en plus couramment. Nous suivons donc
l’aventure de Roy Campbell… Pardon, de
Roy Burnell, membre du PUCA (le Patrimoine
Universel de la Culture et de l’Architecture),
spécialisé dans les constructions religieuses,
vivant à FAM (Frankfurt am Main – décidément,
ça fait beaucoup d’acronymes…).
Alors qu’il s’était rendu à Budapest pour
rester auprès de Peter Remenyi, un ami tombé
dans le coma, il se trouve accosté par un ancien
ami, Monty Butterworth. Celui-ci lui propose
un petit rendez-vous dans un café et Roy
accepte.
70 PixaRom magazine
Mais voilà qu’il se fait trahir par Monty, qui
lui vole sa mémoire pour pouvoir se faire de
l’argent en revendant les capsules VEM à prix
fort.
C’est ainsi que Burnell va se retrouver
plongé dans des événements qu’il n’arrivera
jamais à contrôler, pendant qu’il remplira ces
missions pour le PUCA en Géorgie de l’Ouest et
au Turkménistan tout en cherchant à récupérer
sa mémoire volée.
Roy s’interrogera ainsi sur la véritable utilité
de la mémoire, si oui ou non, les personnages
qu’il rencontre possèdent leur vraie mémoire
ou s’ils ont légèrement abusé de la VEM. Il
tentera tant bien que mal de réparer les
erreurs du passé en essayant d’abord de les
comprendre et essaiera ainsi de récupérer son
ex-femme, Stephanie Stuckmann.
Malheureusement, malgré tous ces efforts,
il comprendra que tout cela sera vain et ira
rejoindre une autre femme, Blanche Bretesche.
Et tous ces événements donneront l’impression
au lecteur qu’il n’est qu’un pion dans une
immense partie d’échec.
Parce que malgré tout ce que fera Roy, il
ne changera rien aux situations mondiales
actuelles. Et c’est ça le plus fort : tout en
suivant les aventures un peu à l’écart du
personnage principal, le lecteur suit à peu près
le cours des situations (économiques, militaires,
sociologiques…) mondiales tout en étant
accompagné de la très forte et omniprésente
pensée de Roy Burnell, personnage martyrisé
dans l’âme…