PixaRom numéro 4 PixaRom numéro 4 Mars 2014 | Page 19

La Pixaromelette du mois Maiffa Le jeu vidéo est actuellement en grande évolution. Nous sommes à un chapitre assez ardu de la playhistoire où les plus vieux joueurs se demandent si les jeux vidéo ne commencent pas à devenir un art à part entière tandis qu’une majorité de joueurs n’en ont juste rien à faire. Et voilà donc où s’amène la question : alors que les jeux vidéos changent, que les joueurs changent et que le marché change aussi, la presse consacrée au vidéoludisme quant à elle, n’évolue pas d’un poil ou très peu. Partout où l’on écrit sur le jeu vidéo, on retrouve toujours des tests dans lesquels on appose une note à chaque catégorie du jeu en question. Je pense que cela commence à devenir archaïque et hors de propos. Quand le jeu vidéo n’était encore qu’un jouet destiné à un public qui se moque de l’art, un test est bien entendu adapté. En effet, vu qu’il n’y a qu’une question de consommation sans intérêt intellectuel, il ne reste plus que le jeu en lui-même, le brut, l’époque en gros des Atari et autres 8bits. Et encore, le média a évolué tellement vite que l’on retrouve des œuvres assez profondes dès les années 80 sur consoles et micro-ordinateurs. Dès les années 90, il est même devenu possible de s’exprimer par le biais du jeu vidéo, alors pourquoi continuer de le traiter comme un vulgaire objet de consommation qui doit avoir des standards de qualité lui valant une note plus ou moins mauvaise ? Certains me répondent : parce que ça vient de la culture vidéo-ludique. Sauf qu’aujourd’hui, quand on propose de faire une critique de jeu vidéo écrite, les écrivains eux-mêmes veulent noter. Mais si on peut noter un produit d’une grosse production ne cherchant qu’à avoir un maximum de bénéfices, comment peut-on noter des jeux comme The Walking Dead de Telltales ou des jeux indépendants qui misent avant tout sur le message qu’ils veulent véhiculer ou leur écriture ? Certains jeux ne sont qu’art que ce soit parce qu’ils sont surtout visuel ou parce qu’ils ne sont qu’écriture. Quand ils excellent sur des points entièrement artistiques, cela devient encore plus compliqué de juger objectivement et d’attribuer une note. De toute manière, une fois que cela touche à l’art, comment peut-on dire que l’on est objectif ? C’est presque impossible. Personne ne s’amuserait à noter la Joconde peinte par de Vinci. Je pense que c’est surtout parce que la plupart des gens sont conservateurs que l’on a encore des notes d