Stratégies
Raffinage en Algérie
La volonté de sauvetage couplée au risque du naufrage
Par Redouane Malek
53 , c la compagnie
’ est le chiffre annoncé par
quant au nombre de soumissionnaires intéressés par les projets de construction des nouvelles raffineries prévues pour être installées à Tiaret , Skikda et Hassi-Messaoud . Le nombre élevé des soumissionnaires s ’ explique , car le jeu en vaut la chandelle , il est question d ’ une cagnotte de 6 milliards de dollars , pour une production de 20 millions de tonnes de produits raffinés , destinés pratiquement à la consommation interne ( sic ). Il est dit que ce grand nombre de postulants traduit l ’ intérêt de la part des entreprises étrangères pour l ’ investissement en Algérie , trop vite dit cependant , car il y a une véritable différence et un grand fossé entre la signification de l ’ investissement qui suppose des conditions au préalable , et l ’ intérêt juteux et sans risques à décrocher un avis d ’ appel d ’ offres , donc tirer profit du marché . D ’ un autre côté , 4 fut le chiffre annoncé en 2014 par Alnaft quant aux compagnies intéressées par la recherche et l ’ exploration des hydrocarbures , sur un total de 31 périmètres proposés à l ’ exploration . Ce résultat s ’ est avéré très décevant , et au delà de l ’ inquiétude qu ’ il produit en termes d ’ attractivité du domaine minier algérien , il pointe le risque d ’ un désintérêt à la chose algérienne , mais cela c ’ était en 2014 , et rien ne semble avoir changé à ce jour , le 5 ° appel , quant lui , tarde toujours à venir . Depuis , rien , aucune évolution , si ce n ’ est des découvertes en recherche propre de la SH , louable pour ses efforts , mais encore loin , sinon bien loin des objectifs réels pour garantir notre sécurité énergétique à l ’ horizon 2030 , et cela pour les plus sceptiques des experts , et de celui de 2040 pour les plus optimistes .
Nous faudra-t-il attendre les mauvaises récoltes pour redevenir prévoyants pour notre bien être et celui des générations futures , habitués que nous sommes de plus en plus à une consommation effrénée sans contrepartie productive aucune .
Dés lors , peut-on aujourd ’ hui réellement se féliciter de voir autant de groupes mondiaux frapper aux portes de la Sonatrach , et croire benoîtement qu ’ il s ’ agit d ’ un évènement intéressant pour l ’ Algérie ? Ce serait là , faire preuve d ’ un simplisme béat . L ’ Algérie est et ne reste apparemment qu ’ un marché , et rien ne semble la destiner à être autre chose qu ’ un marché , dans lequel viennent s ’ approvisionner en devises lourdes les étrangers .
Le différé du 5 ° appel à concurrence d ’ Alnaft , traduit cette appréhension de vivre un nouvel échec , dont les retombées ne peuvent qu ’ être fâcheuses en ce moment sur la réelle attractivité du pays , même pour ce qui est de ses hydrocarbures . En 2012 , répondant à une question sur le problème des pénuries répétitives de carburant , le Ministre de l ’ Energie de l ’ époque Mr Yousfi faisait état du fait que la solution fondamentale passe par l ’ augmentation des capacités de stockage , la question de la construction de quatre nouvelles raffineries apparaissait certes en toile de fond , comme inscrites dans le programme du gouvernement depuis longtemps , mais l ’ était-elle uniquement pour satisfaire la consommation interne ? La question a le grand mérite de la réponse . Elle vaut aussi son pesant d ’ or . Et il serait alors anormal et même contreproductif de se lancer totalement et pleinement dans la réalisation de quatre projets en une seule fois , juste pour pouvoir répondre à la demande interne . Une approche pareille serait donc un véritable contre-pied à toute la stratégie future , qui tend à préserver pour les générations futures les potentialités du domaine minier du pays . Dans le même temps , le parc automobile en Algérie , ne cesse de croître , les politiques d ’ industrialisation vont injecter des milliers de véhicules sur nos routes , et la demande en carburant pour en assurer le fonctionnement ne cessera d ’ augmenter , hypothéquant de
28 / OIL & GAS business / NUMÉRO 23 / mars 2017