CONJONCTURE
son coté , que « sans doute des Etats membres achètent ce pétrole depuis la Turquie sans trop savoir d ’ où il provient exactement », de même que des spécialiste comme Pierre Terzian de Petrostratégies qui après des semblants d ’ hésitation , finit par avouer que le pétrole extrait par Daesh « peut , effectivement , être déguisé sous forme turque ». Que ce pétrole soit vendu avec le soutien des puissances occidentales via la Turquie , c ’ est désormais une certitude . Dans ce secteur , il ne peut y avoir de marché parallèle , ni de trafic sans l ’ accord des puissances atlantistes . Faut-il rappeler , à ce sujet qu ’ en mars 2014 , un tanker chargé de plus de 230 000 barils de brut , sorti clandestinement de Lybie , a été immédiatement arraisonné par la marine US et ramené à son point de départ , mettant ainsi fin aux ardeurs du marché parallèle en Libye . Cette affaire confirme bien que si des organisations arrivent à écouler le pétrole syrien et irakien sur le marché mondial , c ’ est qu ’ elles sont liées à des compagnies autorisées par les puissances tutrices . Des informations précises ont été divulguées lors du Congrès annuel mondial tenu en juin 2014 à Moscou , mettant en cause l ’ Aramco et Exxon Mobil qui travaillent en partenariat avec les organisations terroristes dans ce commerce . Ainsi , le pétrole détourné par les terroristes échappe à la procédure de traçabilité malgré les possibilités techniques et administratives entre les mains des Etats clients . Et pour cause , personne ne semble se soucier des origines de ce brut . Les volumes des enjeux sont politiquement et économiquement importants . Pour augmenter ses revenus , Daesh diversifie et étend ses activités criminelles aux extorsions de fonds . « Pour la seule province de Ninive en Irak , 50 % du salaire des 60 000 fonctionnaires va dans la caisse des terroristes , ce qui génère 500 à 600 millions de dollars par an » explique au Magazine , Jean-Charles Brisard , l ’ un des deux auteurs du rapport sur la finance terroriste . Les ressources de Daesh s ’ étendent à la culture du coton en Syrie , au commerce de la drogue , du gaz et du blé ainsi qu ’ au trafic des œuvres d ’ art . Car , en fait , seules les œuvres historiques non transportables sont détruites à la dynamite . La traite des esclaves est tout aussi organisée comme ressource importante avec des tarifs précis pour les âges des enfants ; moins de 10 ans , 150 euros . Les adolescents 110 euros et les femmes entre 20 et 30 ans d ’ âge 70 euros environ . Un marché d ’ un autre âge protégé par le silence complice des puissances au nom d ’ une stratégie de modification des frontières de l ’ Orient . Pour le pétrole . •
Pour améliorer son image L ’ UE lance « Sciences pour les réfugiés »
L ’ Europe tente de traiter et de régler l ’ arrivée de plus de 500 000 migrants environ , dont beaucoup fuient les guerres civiles et autres conflits armés dans leurs pays . L ’ initiative « Sciences pour les réfugiés » lancée par la Commission européenne ces dernières semaines vise à diriger les réfugiés vers des emplois ou des formations dans les universités et les laboratoires à travers l ’ Europe . L ’ image de marque de « Sciences pour les réfugiés » sera adoptée par les institutions universitaires qui affichent des stages ou des cours de formation pour les réfugiés et les demandeurs d ’ asile », à travers les différents chantiers de l ’ UE en postes de recherche . Le plan a été approuvé par le secrétaire général de la Ligue européenne des universités de recherche , une association qui regroupe les 21 meilleures universités en Europe . Par ailleurs le Conseil pour les universitaires à risque , une ONG britannique , a déclaré que toute initiative visant à aider ceux qui ont été contraints de fuir conflits et violences est , bien sûr , la bienvenue , ajoutant : « Beaucoup de ceux qui ont été forcés de quitter leurs universités dans des pays comme l ’ Irak ou la Syrie ne se considèrent pas comme des réfugiés , et ne veulent pas avoir à demander l ’ asile . » Certaines universités ont répondu à la crise des réfugiés en offrant des bourses , comme l ’ Université de Warwick au Royaume-Uni par exemple , la fourniture de 10 bourses d ’ études pour l ’ année scolaire 2015-16 et 10 en 2016-17 en plus .
38 / OIL & GAS business / NUMÉRO 08 / octobre 2015