dossier du mois
Par ailleurs , les nouvelles découvertes potentielles seront toujours plus chères à exploiter et donc potentiellement peu rentables . Il y a beaucoup d ’ illisibilité aujourd ’ hui . Ce n ’ est pas mal que de temporiser un peu .
Toutes les politiques industrielles ont échoué chez nous jusqu ’ à présent parce qu ’ elles ont été insuffisamment préparées . Pour les réussir , il faut créer des entreprises de classe mondiale .
Le business marque le pas ( ou presque ) et pas seulement dans le secteur pétrolier . Peu d ’ investissements se font dans l ’ industrie , en Algérie . Une nouvelle politique industrielle a été initiée par le nouveau ministre de l ’ Industrie , mais elle semble inefficace pour le moment . Quelles en sont les raisons , selon vous ?
Toutes les politiques industrielles ont échoué chez nous jusqu ’ à présent parce qu ’ elles ont été insuffisamment préparées . Pour les réussir , il faut créer des entreprises de classe mondiale . Nous en sommes loin en termes de qualifications humaines et de pratiques managériales . Tant que les ressources humaines et les pratiques managériale ne seront pas au niveau des standards internationaux , vous pouvez facilement prédire des problèmes insurmontables . Par ailleurs , il ne peut pas y avoir de stratégie industrielle efficace sans stratégie globale qui brille par son absence dans notre pays . Enfin , les industries du savoir qui peuvent booster l ’ industrie nationale sont trop embryonnaires ( bases de données , TIC , redressement d ’ entreprises , exportation , qualité , recyclage , leadership etc .). En l ’ absence de cette industrie , il serait difficile de réaliser des prouesses industrielles . •
••• IMPACT MITIGE ?
Cependant , cette réunion a-t-elle donné les résultats escomptés et a-t-elle débouché sur un plan de « sauvegarde » de notre économie , quand on sait que la mobilisation d ’ importants budgets , à travers des plans de développement , de promotion et de relance économique et sociale ne suffit pas , s ’ interrogent experts et observateurs . « La rencontre experts-gouvernement sous l ’ égide du CNES a eu un impact très mitigé , n ’ ayant apporté aucune nouveauté ni dans le diagnostic ni dans les propositions », note tout de go l ’ économiste et professeur des Universités le Dr . Abderrahmane Mebtoul , qui a pris part aux travaux . Plus explicite , il ajoute : « Le constat connu a été pourtant amer : il existe des potentialités pour l ’ Algérie , mais devant la gravité de la situation , un changement de cap s ’ avère urgent qui renvoie à des facteurs à la fois économiques , sociaux , politiques et culturels ». En attendant le « rapport final », et à l ’ exception de quelques suggestions audacieuses et analyses pertinentes , les questionnements soulevés , même s ’ il se révèle malaisé d ’ élaborer en un si court laps de temps « une nouvelle orientation économique » qui engagerait le devenir du pays , restent du domaine du « déjà entendu » : le diagnostic de l ’ économie algérienne est répété sans cesse depuis des années et les solutions préconisées connues dans leur grande majorité dont certaines ont reçu parfois des débuts de mise en œuvre sans plus . Les décisions immédiates annoncées dans la foulée par le Premier ministre , et l ’ esquisse des premières conclusions énoncées en fin de la réunion du collège d ’ experts par son rapporteur , Youcef Benabdellah , enseignant universitaire et chercheur au CREAD , montrent si besoin est que la position de l ’ Exécutif est tout autre et qu ’ il consent désormais à prendre avis auprès d ’ experts , académiciens et
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OIL & GAS business / NUMÉRO 08 / octobre 2015 / 25