Oil&Gas Buisiness issue volume 22 | Page 16

actualité

Bassin off-shore du Levant

Enorme potentiel ou effet d ’ annonce ?

Les pays de la Méditerranée Orientale lancent successivement l ’ exploitation des gisements offshore découverts à partir de 2008 . Dans la perspective de la baisse de la demande européenne en énergie et de l ’ arrivée de plusieurs acteurs sur le marché asiatique , notamment dans le GNL , l ’ Algérie pourrait miser davantage sur le gaz naturel par gazoducs vers l ’ Europe et chercher plus de parts du GNL en Asie .
Par Selma Kasmi

Après une longue bataille juridique contre Israël et deux ans de vacance de pouvoir , le Liban « nouveau » de Michel Aoun décrète le 31 janvier 2017 , l ’ exploration de ses gisements pétro-gaziers offshore . Le pays du Cèdre rejoint ainsi le groupe des pays du bassin du Levant – jadis dépendants en hydrocarbures – surpris en 2009 , par la découverte de British

Michel Aoun , président du Liban gaz et CCC d ’ un important gisement offshore au large de Ghaza . Le Bassin du Levant qui borde la Palestine , Israël , le Liban , la Syrie , Chypre , la Turquie , la Grèce et même l ’ Egypte , recèlerait dans ses profondeurs 1,7 milliard de barils de pétrole , et 3 452 milliards de mètres cubes de gaz naturel , selon l ’ US Geological Survey ( USGS ). Cela représenterait 1 % des réserves mondiales en énergies fossiles selon la même source . Aussitôt ces découvertes corroborées par celles réalisées par Nobel Energy du champ de Tamar en 2009 et du Léviathan en 2010 sur le bassin du Levant ( 83 000 km 2 ), les batailles juridiques commencèrent pour la délimitation des eaux territoriales entre ses pays . La plus importante fut celle opposant Le Liban à Israël en 2011 . Jouissant de l ’ appui des Etats Unis d ’ Obama , le Liban ( qui importe aujourd ’ hui 96 % de ses besoins énergétiques ), obtient gain de cause à l ’ Onu et confirme sa souveraineté sur une partie du gisement Karish ( capacité 708 mmc ) dans sa zone économique
Exclusive ( ZEE ). Maintes fois l ’ objet de tergiversations , l ’ exploitation libanaise commencera à partir de 2018 . Cinq appels d ’ offres seront lancés au courant de 2017 selon le ministre libanais de l ’ énergie et de l ’ eau , César Abi Khalil dans ce but . L ’ Agence américaine de notation Fitch a classé le 07 février 2017 ; l ’ économie libanaise dans la catégorie B avec une perspective économique « stable », de quoi doubler l ’ encouragement des investisseurs potentiels .
Syrie , Israël , Chypre , Turquie …
Avant le Liban , le voisin hébreu après un accord conclu en 2010 avec Chypre sur la délimitation des frontières maritimes , lance en 2013 l ’ exploitation du bassin de Tamar ( 238 mds m 3 ) et se prépare à l ’ exploitation du Léviathan ( 460 mds m 3 ) en 2017 . Chypre remet de son côté sa manne sous-marine dans le bassin d ’ Aphrodite estimées à 142 mds m3 à l ’ exploitation de Nobel Energy en 2008 , puis en 2013 au français Total et au consortium formé du sud-coréen KOGAS et de l ’ italienne ENI . Cette dernière confirme en août 2015 l ’ existence d ’ un gisement gazier au large de l ’ Egypte baptisé ( ZOHR ), et dont la capacité est donnée à 5,5 milliards de barils de pétrole . Le pays décide aussitôt de lancer les activités de forage . La Syrie , en proie à une guerre complexe dont le motif énergétique n ’ est pas étranger , soumet en 2013 , l ’ exploitation de ses blocs off-shore ( 240 mmc ) au russe SoyuzNeftGaz pour une période
16 / OIL & GAS business / NUMÉRO 22 / février 2017