Oil&Gas Buisiness Issue Volume 20 | Page 39

entretien disposition des technologies obsolètes par conséquent énergivores et difficile à entretenir . Le deuxième facteur est que , la plupart des centrales électriques de notre pays fonctionnent au gaz naturel hormis celles du sud qui sont alimentées en gaz-oil . Bien que le gaz naturel soit moins polluant par rapport aux autres énergies fossiles , il n ’ en demeure pas moins qu ’ il contribue au réchauffement climatique . La capacité de production électrique en Algérie est d ’ environ 15 Gigawatts et on projette sur la période 2015-2025 d ’ injecter 27 800 MW ( tous réseaux confondus ) dont 15 385 MW décidés et 12 415 MW en idée de projet . On remarque une quantité négligeable de production d ’ énergie électrique via les énergies renouvelables dans ce programme additionnel . De même le transport en Algérie d ’ une manière générale , est une source aggravante de pollution car la réglementation et les normes de mise en circulation de véhicules ( trains , bus , camions ....) ne sont pas respectées . L ’ efficacité énergétique n ’ est pas prise en considération et beaucoup de déperditions énergétiques , sont enregistrées dans nos constructions et édifices . La plupart des appareils ménagers et électro ménagers disponibles sur le marché national ne sont pas conformes aux normes d ’ économie d ’ énergie et sont énergivores . Pour toutes ces raisons je déduis qu ’ il est difficile d ’ atteindre les taux de réduction de GES souhaité .

Le ministre des Affaires étrangères et le président du Conseil de la nation ont insisté à Marrakech sur la nécessité de se tourner vers les énergies renouvelables . Que faudrait-il faire pour rendre concrètement cela réalisable ? La préservation de l ’ environnement et la politique énergétique d ’ un pays concernent tous les secteurs et institutions de l ’ état . C ’ est une volonté politique affichée avec force et détermination par les pouvoirs publics pour aboutir aux objectifs assignés . Il est temps de changer de paradigme énergétique qui consiste à répondre à une offre toujours croissante avec le meilleur rapport qualité prix ( ce qui n ’ est pas le cas souvent ). Il nous faut un nouveau paradigme énergétique qui comprenne non seulement l ’ approvisionnement ( l ’ offre ) mais également la consommation d ’ énergie ( la demande ) avec l ’ optimisation des ressources ( non renouvelables ), des coûts économiques et de protection de l ’ environnement . Les énergies renouvelables viennent pour consolider cette approche dans leur intégration dans le bouquet énergétique national . En premier lieu , il faut encourager l ’ implantation d ’ entreprises activant dans ce secteur en leur accordant des facilités tant sur le foncier que sur le volet financier . La coopération et la collaboration avec des
Pour entrer en vigueur en 2020 , l ’ accord devra être ratifié , accepté ou approuvé par un minimum de 55 pays , représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre . Pour ma part , je reste sceptique .
entreprises pionnières et leaders dans ce domaine peut contribuer à réduire les prix des dispositifs solaires fabriqués en Algérie au vu du coût de la main d ’ œuvre et de l ’ énergie . De la formation professionnelle à la formation universitaire , les responsables des secteurs respectifs doivent inclure dans leurs établissements des filières dédiées aux énergies renouvelables . Les pouvoirs publics doivent donner l ’ exemple en intégrant les énergies renouvelables dans des projets structurants et d ’ envergure avec un cahier des charges comprenant un taux raisonnable d ’ énergie propre . En dernier lieu , pour généraliser et encourager l ’ accès aux E . R , il faut accompagner les utilisateurs et clients dans leurs démarches auprès des fournisseurs spécialisés en leur facilitant les procédures d ’ acquisition , leur accorder des prêts bonifiés à long terme et les motiver par des primes et des bonus avantageux pour toute installation d ’ équipement solaire .
Où en sommes-nous en matière d ’ utilisation des énergies propres ? Concrètement nous accusons un retard considérable dans les installations et équipements pour l ’ exploitation des énergies renouvelables au vu de l ’ immense et grand potentiel naturel que recèle l ’ Algérie . La moyenne annuelle d ’ ensoleillement dépasse les 3000 heures , un gisement respectable en géothermie , des sites intéressants pour mettre en place des fermes éoliennes et une biomasse abondante . Malheureusement toutes ces richesses naturelles renouvelables ne sont pas exploitées à leur optimum . La concrétisation du vaste et ambitieux programme national dédié aux énergies renouvelables qui consiste à produire 22 000 MW ( 1,5 fois la production électrique classique ) entre 2015 et 2030 est un défi engagé par les pouvoirs publics . Néanmoins la réalisation de cet objectif risque de buter sur des considérations socio-économiques . La dépréciation du prix du pétrole n ’ avantage pas la percée des E . R et compromet leur financement du fait que l ’ Algérie se caractérise par une très forte dépendance par rapport à la ressource des hydrocarbures . Le déficit en équipements dans plusieurs secteurs d ’ activités va contraindre nos décideurs à financer des projets sociaux urgents et prioritaires pour satisfaire les besoins des citoyens . Il est fort regrettable que pendant la décennie d ’ embellie ( 100 $ le baril ) nous n ’ avons pas construit de grandes centrales solaires et mis en place une véritable industrie des équipements solaires . Le développement des énergies renouvelables est le vrai défi que doit affronter l ’ Algérie d ’ aujourd ’ hui pour ses enfants de demain . �
OIL & GAS buSIneSS / nuMÉRO 20 / d É ceM b R e 2016 / 39