Oil&Gas Buisiness Issue Volume 20 | Page 38

Consultant en Energie et Environnement

enVirOnnement

Salim Kehal

Consultant en Energie et Environnement

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kehal Salim , aujourd ’ hui consultant , a été chercheur au Centre de développement des energies renouvelables ( Cder ) de 1986 à 2015 et directeur adjoint du Cder de 1996 à 2011 . il est connu pour ses éclairages à la radio et à la télévision nationale sur la thématique de l ’ environnement . il fut coordinateur du Point de Contact national en algérie pour les framework Programme : fP6 & fP7 de l ’ Union européenne pour la recherche de 2004 à 2009 .
PROPOS RecueILLIS PAR Zineb a . maïche
Oil & Gas Business Magazine : En quelques lignes , que pensez-vous de l ’ accord de Paris et de la Cop 22 qui s ’ est déroulée à Marrakech ? Salim Kehal : A vrai dire , depuis la première COP tenue en 1995 à Berlin , le bilan des réalisations et des actions concrètes , pour la réduction des gaz à effet de serre , reste mitigé . Deux facteurs essentiels d ’ embrouille et de divergence entre les différents pays , surtout industrialisés , freinent les discussions . Il s ’ agit du financement des pays non responsables de cet état des lieux et du transfert technologique dont doivent bénéficier ces derniers . Pour ce qui est de la COP21 de Paris c ’ est un projet d ’ accord soumis aux représentants . En résumé , les principaux points du projet d ’ accord sur le climat sont la limitation du réchauffement climatique à 1,5 °, une aide de 100 milliards de dollars par an attribués aux pays en voie de développement jusqu ’ à 2025 et un bilan des progrès tous les 5 ans . Le montant planché de 100 milliards de dollars fixé à partir de l ’ objectif collectif à la COP15 de Copenhague ne souligne nullement l ’ échéance 2025 . De même cette conférence a permis de conclure un accord historique permettant de remplacer le prolongement du protocole de Kyoto , et ce dès 2020 . Ce qu ’ il faut retenir de la COP22 c ’ est que 197 pays sont d ’ accord sur une proclamation de soutien à l ’ accord de Paris . Il s ’ agit maintenant de mettre au point d ’ ici à 2018 les règles d ’ application de cet accord . Je pense que c ’ est durant cette période que les divergences et les aléas politiques vont refaire surface et des incertitudes sur la position de certains pays influents par rapport au texte d ’ application apparaître . Pour entrer en vigueur en 2020 , l ’ accord devra être ratifié , accepté ou approuvé par un minimum de 55 pays , représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre . Pour ma part , je reste sceptique car les enjeux énergétiques et économiques sont énormes et beaucoup de pays ne sont pas prêts à faire l ’ effort nécessaire pour la sauvegarde du patrimoine environnemental au détriment du confort de leur population .
Pensez-vous possible d ’ atteindre les impératifs de réduction d ’ émission de gaz à effet de serre prévu entre 7 et 22 % à l ’ horizon 2030 , tel qu ’ annoncé par le gouvernement ? Déjà en voyant ce taux de 7 à 22 %, je trouve que l ’ écart est ahurissant . Même si des conditions au préalable ont été soulevées pour atteindre une réduction de 22 % de GES , notamment l ’ appui de financements extérieurs , le transfert technologique et le renforcement des capacités , je doute fort que cet objectif soit réalisé . Deux facteurs principaux ne militent pas pour atteindre ce ratio . Le premier , comme je l ’ ai signalé précédemment , est d ’ ordre financier et technologique . En effet beaucoup de pays hésitent à mettre la main dans la poche pour en aider d ’ autres à concrétiser des projets dans le cadre du développement durable surtout quand il s ’ agit de pays producteurs de pétrole , à l ’ instar de l ’ Algérie . Quant à la technologie , les pays avancés et détenteurs de brevets et de licences sont peu enclins à mettre à la disposition des pays en voie de développement leur savoir et leurs innovations sans contrepartie financière . Par contre ils sont prêts à mettre à leur
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