Oil&Gas Buisiness Issue Volume 20 | Page 34

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Directeur du Centre de développement des énergies renouvelables

« L ’ Algérie peut bénéficier de financements internationaux ������������������������������

InteRVIew RÉALISÉe PAR Zahra Khedim
Oil & Gas Business Magazine : L ’ Algérie a procédé , le 13 octobre 2016 à la ratification de l ’ Accord de Paris sur le climat adopté fin 2015 , à la 21 ème Conférence des parties à la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ( COP21 ). Comment se traduira dans les faits cette ratification ? A quoi l ’ Algérie s ’ engage t-elle ? Pr Noureddine Yassa : L ’ Algérie qui est un pays semi-aride à aride , est très vulnérable aux effets multiformes des changements climatiques ; sécheresse , désertification et à la recrudescence d ’ évènements climatiques extrêmes ( canicules et inondations ). Elle se considère comme une victime du réchauffement climatique puisque elle n ’ est pas historiquement responsable des émissions cumulées des gaz à effet de serre ( GES ) qui en sont à l ’ origine , et sa contribution actuelle dans ces émissions ne représente que 0.41 % du total mondial de ce phénomène . Malgré tout cela , l ’ Algérie s ’ est engagée à participer à l ’ effort global de réduction des GES et à la réussite de l ’ accord de Paris sur les changements climatiques . Cela s ’ est traduit dans la Contribution déterminée au niveau national ( CPDN ) et soumise en septembre 2015 au secrétariat de la convention-cadre des nations unies sur les changements climatiques ( CCNUCC ) qui vise à réduire ses émissions de GES de 7 à 22 % à l ’ horizon 2030 . De 0 à 7 % de réduction avec des fonds propres sans soutien de l ’ extérieur et de 7 à 22 % conditionnées à l ’ aide de l ’ extérieur . Plusieurs secteurs sont concernés par cette réduction , l ’ énergie , l ’ habitat , le transport , les ressources en eau , la gestion des déchets , etc . Ainsi , des stratégies et des plans d ’ action ont été développés dans les
Le CDER a déjà fait bénéficier l ’ Algérie de deux projets importants , l ’ un dans la réalisation des centrales solaires photovoltaïques en EPC ( Engineering , Procurement & Construction ) et l ’ autre dans la certification des systèmes solaires photovoltaïques .
différents départements ministériels . En mai 2015 , le Conseil des ministres a adopté un nouveau programme national de développement des énergies renouvelables qui permettra à l ’ Algérie d ’ intégrer une capacité d ’ origine renouvelable de 22 000 mégawatts dans son mix énergétique à l ’ horizon 2030 . Ce nouveau programme qui est une actualisation de celui de 2011 , qui visait à produire 12 000 mégawatts à l ’ horizon 2030 , démontre la volonté de l ’ Algérie d ’ investir dans les énergies propres . La réalisation de cet ambitieux programme est déjà entrée dans sa phase opérationnelle , notamment avec la mise en service d ’ ici la fin de l ’ année de 343 MW en solaire photovoltaïque en plus des projets pilotes que représentent , la centrale photovoltaïque de 1,1 mégawatts à Ghardaïa , la ferme éolienne de 10 mégawatts à Adrar , et la centrale hybride gaz solaire de Hassi R ’ mel d ’ une capacité de 150 mégawatts dont 25 mégawatts en solaire et qui est déjà opérationnelle depuis juin 2011 . Par ailleurs , force est de constater que la génération de l ’ électricité en Algérie provient en quasi-totalité à partir des centrales fonctionnant avec le gaz naturel , ce qui réduit substantiellement l ’ émission des GES . D ’ autres départements ministériels , à l ’ instar du ministère de l ’ Agriculture et du Développement rural ont lancé des actions en faveur de la promotion des énergies renouvelables dans les régions désertiques et dans les Hauts-Plateaux pour l ’ éclairage et pour le pompage d ’ eau potable et d ’ irrigation à l ’ aide de l ’ énergie solaire . Ces actions visent non seulement à améliorer les conditions de vie des populations rurales et à promouvoir l ’ agriculture durable dans les milieux sahariens et dans les Hauts-Plateaux , mais également à préserver l ’ environnement par
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