Oil&Gas Buisiness Issue Volume 14 | Page 15

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La transparence voulue comme le grand acquis de la COP21 , est-elle une victoire à la Pyrrhus ?
L ’ Algérie aura-t-elle recours d ’ une manière judicieuse au Fonds Vert de l ’ ONU pour le développement qui a vu ses provisions augmentées significativement en 2015 ?
qu ’ à opérer un rajout à l ’ industrie via son kaléidoscope « greenwashing », où le renouvelable ne viendra que pour s ’ additionner à la frénésie sans cesse croissante en matière de consommation des gaz fossiles , et non comme un palliatif à son utilisation . La disparition en plus de la taxe carbone , de la création du marché mondial des émissions et du peu d ’ intérêt accordé à la transparence voulue comme le grand acquis de la COP21 , relègue en fait cette dernière au rang de victoire à la Pyrrhus , tant a contrario la convention de Kyoto semblait installer un minima d ’ acquis . Et l ’ Algérie dans tout cela ? Il vient à l ’ esprit dans des moments de confusion pareille , que c ’ est toute la dynamique économique du pays reposant actuellement sur ses hydrocarbures , qui risque d ’ être freinée , pour laisser semble-t-il place à un essor de l ’ énergie renouvelable , à même de compenser la déplétion annoncée maintes fois des ressources fossiles . Mais à quel prix ? et qui devra justement supporter ce prix ? Quels en seront les délais ? Et comment acquérir cette technologie ? L ’ Algérie aura-t-elle recours d ’ une manière judicieuse au Fonds Vert de l ’ ONU pour le développement qui a vu ses provisions augmentées significativement en 2015 ? Ou alors ira-t-elle puiser dans ses fonds propres pour donner un gage de son engagement à réduire une peine , qu ’ elle à peine à réaliser , et qui ne manquera pas de lui faire de la peine .
SOLIDARITE ?
Il n ’ en demeure pas moins que la décision prise récemment par le gouvernement algérien d ’ inscrire les énergies renouvelables comme une priorité nationale , place le pays devant une équation dont les composantes lui échappent pleinement , une équation aux paramètres aussi mouvants , qui impliquent que la politique de responsabilité prônée par les officiels algériens lors de la COP 21 , ne peut être une porte dérobée , permettant de la sorte de faire un virage dangereux , tant la question des énergies renouvelables élevées au pinacle des priorités , n ’ est pas sans nous interpeler sur le sort futur de notre industrie énergétique basée sur nos richesses fossiles . En adhérant par principe aux accords de la COP 21 , en adoptant une politique de transparence basée sur la publication à l ’ échelle mondiale de ses réalisations avant la date butoir de sa ratification en 2020 , et en ayant plaidé elle même pour une « justice climatique », il est urgent que dès maintenant , le débat public en Algérie s ’ approprie la question de notre avenir énergétique , qui ne peut en aucun cas avec les 0.35 % d ’ émission de Co 2 que représente l ’ Algérie dans le concert des 196 pays ayant ratifié l ’ accord de Rio se confondre , sauf par pleine solidarité avec le monde . Une goutte dans un océan , mais qui semble devoir nous être comptabilisée comme une mer . Le débat sur l ’ avenir de l ’ énergie en Algérie , ses places de marchés à l ’ exportation , ses perspectives de développement , son modèle de consommation interne – en attendant que le relais soit à minima repris par les laudateurs de l ’ aubaine de la chute des prix pour la construction d ’ une économie débarrassée disent-t-ils de la rente – devient d ’ une actualité brûlante , la consultation la plus large ne peut que permettre de sérier le spectre qui intéresse le futur de notre pays pour les décennies à venir , tant l ’ énergie est au cœur de tout ce qui anime le pays . COP21 , conseil restreint sur le gaz , réorientation de la trajectoire vers une économie débarrassée de la rente pétrolière , des initiatives et des situations dont les enjeux rappellent brutalement cette expression que « lâcher la proie pour son ombre » ne sera pas sans dégâts pour le pays . Et dans ce concert d ’ intentions , la question tue et évitée comme la crécelle des lépreux , demeure sans conteste celle de l ’ avenir de nos ressources non conventionnelles , une richesse sous nos pieds , dont il faudra bien aborder le devenir , en toute sérénité certes , mais en aucun cas fuir une question sur laquelle semble-t-il , il n ’ est pas bon d ’ afficher honnêtement ses opinions en ces temps de confusion . •
OIL & GAS business / NUMÉRO 14 / Avril 2016 / 15