CHRONIQUE
« L ’ heure de l ’ Après Pétrole a sonné »
«
Par Aicha Saïdi
On n ’ a pas de pétrole , mais on a des idées » jamais cette expression n ’ a été aussi juste qu ’ en ces temps de crise . Apparue au tournant des années 70 après le 1er choc pétrolier , L ’ expression , repose la question toujours aussi brûlante du rôle du pétrole dans la bataille de l ’ énergie . Depuis , le monde a connu d ’ autres crises , mais a également mené de très nombreuses recherches pour faire face à de nouvelles situations de rupture . 40 ans plus tard , la crise est installée sur un cycle long et affole les marchés . Alors que le pétrole a atteint son point bas , on voit bien que des économies de plusieurs pays se sont effondrées au Venezuela , Nigeria , Équateur et même dans les pays du golfe qui se serrent la ceinture pour la première fois de leur histoire . Pour les pays consommateurs c ’ est du pain béni , tous profitent de cette embellie , tout en lorgnant sur de nouvelles découvertes « on shore » et « offshore », qu ’ elles soient conventionnelles ou non conventionnelles . En ce 21ème siècle , nous sommes au tournant d ’ une époque qui voit le pétrole décliner pour les uns , remplacé par de nouvelles énergies plus propres pour les autres . Les politiques énergétiques et climatiques , les nouvelles technologies de l ’ énergie ont favorisé des investissements ambitieux pour de nouvelles découvertes . Le Bio-fuel
et l ’ éthanol au brésil , le solaire et l ’ éolien en Europe du nord ( Islande , suède et Norvège ). En Afrique , le Kenya est aujourd ’ hui le premier exploitant de la géothermie . La chine a pris le virage vers les énergies renouvelables en étant le premier producteur de panneaux solaires au monde . Un petit pays comme Taiwan , a su tirer des avantages considérables de sa condition géographique et développer des applications d ’ énergie éolienne . En Algérie , la stratégie énergétique est érigée en cause nationale . A l ’ écoute des experts par le truchement du CNES ( conseil économique et social ) qui joue un rôle très actif ces derniers mois , le gouvernement veut encourager les idées à émerger et à s ’ imposer . « Le gouvernement devrait lancer davantage d ’ appels à projets avec des financements importants » disent les experts . « Il faut faire émerger de nouveaux modèles de consommation et proposer des stratégies pour le développement des énergies nouvelles ». Evoquant le contexte actuel , découlant de la chute des cours du pétrole , le premier ministre a assuré que le gouvernement a opté pour une dynamique nouvelle en vue de sortir le pays de sa dépendance vis à vis de la rente pétrolière . Le message sibyllin que monsieur Abdelmalek Sellal a délivré dans une de ces récentes visites à l ’ intérieur du pays , rappelant que tous les revenus pétroliers ont servi au développement de grands projets et non pas à la recherche de la paix sociale est un aveu de taille . Voilà qui est dit , en espérant qu ’ il soit entendu . •
62 / OIL & GAS business / NUMÉRO 13 / mars 2016