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IV- L ’ accès aux ressources et le rôle des acteurs
Le système mondial a bâti sa croissance en s ’ accaparant des ressources en matières premières à bas prix , or ce temps est révolu . L ’ ère nouvelle sera celle des ressources rares et leur accès sera plus difficile . Il faut donc que les rôles soient bien répartis pour les différents acteurs de notre pays . Les acteurs économiques publics et privés devront jouer leur rôle pleinement , sans autre tutelle que celle des organes de gestion prévus par le Code du Commerce . Ils devront , cependant , respecter les règles de bonne gouvernance et manager l ’ accès aux ressources financières et technologiques sans recourir à la garantie de l ’ Etat . L ’ Etat , par son exécutif , devra jouer son rôle politique pour faciliter l ’ accès aux marchés stratégiques relevant de la décision politique comme celui de l ’ Energie . Le cadre de l ’ Accord d ’ association avec l ’ UE , le fonds du changement climatique après la COP 21 devrait être mis à contribution , et Mr Djoghlaf a donné les pistes à explorer pour cela . L ’ accès au marché devra se concrétiser d ’ abord , par la confirmation de l ’ accord des « 5 + 5 » de Rome , qui a proposé l ’ intégration des réseaux électriques de l ’ Algérie , du Maroc et de la Tunisie au réseau européen . L ’ accord d ’ association doit être aussi renégocié pour permettre à notre pays de contribuer au maximum de ce que permet le niveau de dépendance européen en énergie pour notre pays . Il devrait se situer compte tenu de nos réserves à 40 milliards m 3 / an de gaz , ce qui limiterait , selon nous , la part de l ’ électricité verte issue du solaire à 40 000 MW . Sachant que nous sommes en mesure de fournir nettement plus que cela en électricité solaire . Cela impliquera un partage des investissements pour les interconnexions électriques qui partiront du Sud algérien jusqu ’ en Europe . Ce sera d ’ abord du courant continu au début . Plus tard , nous passerons en câble supraconducteur refroidi à l ’ hélium . Le financement de l ’ interconnexion relèvera de la BEI . Nous pourrons accepter , dans ce cadre , de concrétiser avec l ’ industrie solaire européenne ( ESTELA ) les partenariats industriels dans le domaine des energies renouvelables issues du solaires afin de produire en
« Nous devons nous laver de la honte résultant de la dernière crise . Elle a consisté à faire de l ’ endettement du pays la cause de notre malheur ».
Algérie l ’ ensemble des équipements . Nous intégrerons le rôle de l ’ Etat dans le recours au Fonds pour le changement climatique pour inscrire tous nos projets relevant de l ’ Economie Verte :
• Les énergies renouvelables
• Le dessalement d ’ eau de mer par le solaire thermique
• La reforestation du désert et le développement d ’ un barrage vert agricole .
Il ne faut pas oublier qu ’ il existe d ’ autres mécanismes de financement , dont certains ont été déjà utilisés en Algérie . Nous faisons allusion au système Built Operate Transfer ( BOT ), dans lequel , c ’ est le partenaire étranger qui est majoritaire et qui prend en conséquence la responsabilité de la construction de l ’ usine ou de la centrale et de son exploitation durant 25 ans pour la transférer après cela au partenaire algérien au dinar symbolique . D ’ autres mécanismes existent , et nos experts les connaissent certainement . Mais tous ces mécanismes ne peuvent être utilisés avec la règle des 51 / 49 . Nous pouvons conclure qu ’ il est possible de financer la majorité de nos investissements productifs sans engager la dette souveraine de l ’ Etat . Cela implique le respect de la bonne gouvernance , tout en marquant la volonté politique d ’ engager le pays dans le cadre d ’ une Economie Verte . Ceci devra se traduire aussi par le respect du rôle de tous les acteurs , sans ingérence dans le domaine des autres . Ainsi , l ’ entreprise publique devra être libérée de la tutelle . Il faut faire appel à tous nos experts financiers , pour démythifier la notion de l ’ endettement . Le financement des investissements sans recours à la garantie de l ’ Etat ne doit pas être prohibé . Il faut cependant éviter l ’ endettement pour les besoins de consommation . •
OIL & GAS business / NUMÉRO 13 / Mars 2016 / 45