Dossier que les décisions annoncées soient concrétisées dans les délais impartis et sous la forme voulue par le chef de l ’ Etat .
Energies renouvelables , une priorité nationale
Lors du Conseil restreint auquel ont pris part notamment le Premier ministre , Abdelmalek Sellal , le ministre d ’ Etat , directeur de Cabinet de la Présidence de la République , Ahmed Ouyahia , le conseiller spécial auprès du président de la République , Youcef Yousfi , et le ministre de l ’ Energie Salah Khebri , Abdelaziz Bouteflika a ordonné la poursuite et l ’ intensification de la prospection des ressources en gaz naturel , insistant également sur le respect des plannings d ’ amélioration des capacités de production des gisements déjà en cours d ’ exploitation . En outre , le chef de l ’ Etat a donné des directives pour la poursuite et la dynamisation du programme de développement des énergies renouvelables adopté en Conseil des ministres en mai 2015 , soulignant que ce programme doit être considéré comme « une priorité nationale ». Il a rappelé que le développement des énergies renouvelables est à même de prolonger durablement l ’ indépendance énergétique de notre pays et de générer aussi une dynamique de développement économique dans son sillage . Le président Bouteflika a recommandé par ailleurs , la poursuite des efforts de rationalisation de la consommation nationale d ’ énergie en général , dont celle du gaz naturel , y compris à travers la consommation de l ’ électricité . Les décisions du dernier Conseil des ministres restreint vont en tous cas , dans le sens des analyses internationales attestant que le gaz naturel et les énergies renouvelables s ’ imposeront dans un avenir proche en tant que principales sources d ’ énergie ,
Le pays soumis à rude concurrence de la part de grands pays gaziers et à de nouveaux arrivants sur le marché , pourrait investir et tirer profit de sa relation privilégiée avec l ’ Europe qui veut se défaire notamment de la dépendance énergétique vis à vis de la Russie .
au détriment du pétrole . Une réalité qui s ’ inscrit en droite ligne des préoccupations environnementales exprimées dans le cadre de la conférence sur le changement climatique tenue à la fin de l ’ année 2015 à Paris ( COP21 ). Celle-ci ayant insisté sur le fait que le gaz , pourrait faire l ’ objet en tant qu ’ énergie non polluante d ’ une demande grandissante dans les années à venir . Dans son rapport 2015 sur les « Perspectives énergétiques mondiales », l ’ AIE avait estimé , pour sa part , que le gaz naturel « lorsqu ’ il remplace les combustibles à fortes émissions de carbone ou qu ’ il soutient l ’ intégration d ’ énergies renouvelables , est une bonne alternative pour la décarbonisation progressive du système énergétique ». Avec une hausse de la consommation de près de 50 %, il devient ainsi le combustible fossile à la croissance la plus rapide .
Quelle stratégie gazière face à la concurrence ?
A la lumière de ces recommandations nationales et internationales , l ’ Algérie , forte de son potentiel énorme en gaz , s ’ apprête à faire de la promotion de l ’ utilisation du gaz naturel en tant qu ’ énergie propre face à des ressources énergétiques plus polluantes , un véritable credo . Le pays soumis à rude concurrence internationale de la part de grands pays gaziers et à de nouveaux arrivants sur le marché , pourrait investir et tirer profit de sa relation privilégiée avec l ’ Europe qui veut se défaire notamment de la dépendance énergétique vis à vis de la Russie . A ce propos , le Commissaire européen à l ’ énergie et au climat , Miguel Arias Canete , a réaffirmé à maintes reprises , son engagement à renforcer la coopération entre l ’ Union européenne ( UE ) et l ’ Algérie dans le domaine de l ’ énergie , qualifiant cette coopération de « priorité » de la stratégie de l ’ Union de l ’ énergie adoptée au début de l ’ année 2015 . Dans une contribution publiée au mois de janvier 2016 , par la revue « The Parliament », le Commissaire européen à l ’ énergie avait notamment souligné que la coopération énergétique au plan bilatéral demeure « cruciale » en particulier avec l ’ Algérie , plus grand pays d ’ Afrique et partenaire d ’« une importance vitale » pour l ’ UE . Pour sa part , le consultant international et ancien ministre de l ’ Energie , Noureddine Ait Laoussine , avait indiqué récemment dans une conférence tenue en marge du 5 e symposium de l ’ Association algérienne de l ’ industrie du gaz ( AIG ) que la compagnie pétrolière Sonatrach doit faire preuve de plus de « pragmatisme » pour s ’ adapter aux changements que connaît le marché gazier , notamment en raison de l ’ arrivée de nouveaux producteurs . « Le déclin des prix du gaz , indexés au pétrole , mais aussi l ’ arrivée de nouveaux producteurs sur le marché impose à la compagnie Sonatrach de faire preuve de pragmatisme pour s ’ adapter à la situation », a déclaré M . Ait Laoussine . Selon lui , la compagnie doit opter pour une politique commerciale plus adaptée à la nouvelle réalité . Il ajoute que « l ’ Algérie doit absolument adapter sa politique de vente et prendre des mesures concrètes , telles que celle du renforcement de son infrastructure d ’ exportation qui n ’ est exploitée actuellement qu ’ à 50 % de ses capacités ». •
OIL & GAS business / NUMÉRO 13 / Mars 2016 / 23