Nouvelle Cité Afrique Ouest N.2-17 12 NCA Avril-mai-juin 2017 | Page 17

par Dr Carlo Montaguti C’est une réaction à tout changement qui modifie mon équi- libre, si ce changement est perçu comme nocif. La psychologie y est donc pour quelque chose : il s’agit souvent de voir comment on interprète la réalité, au point qu’un agent stressant pour moi ne l’est pas du tout pour toi. Il ne faut pas se tromper non plus: la vue d’un lion qui fonce vers toi provoque immédiatement une violente réaction de stress, peu importe ta culture, ton inter- prétation de la réalité, bien sûr ! On pourrait aussi dire que le stress se produit par rapport à dif- férents types de menaces (vraies ou supposées). Si mes besoins sont en danger, je ressens un stress. Maslow, le psychologue Américain, avait dessiné une pyramide de nos besoins. C’est une simplification, mais cela peut nous aider à comprendre. À la base, il y a les besoins physiologiques (faim, soif, som- meil) ; au « deuxième étage », il y a la sécurité ; au troisième, l’appartenance (faire partie d’un groupe) ; au quatrième, l’estime que les autres ont de moi ; enfin, au sommet, l’autoréalisation. Je peux donc être stressé si l’on porte atteinte à l’un de mes besoins. Quels sont les symptômes du stress ? Ce sont des malaises phy- siques tels que les palpitations, la transpiration excessive, les maux de tête, les vertiges, la fatigue, l’insomnie, etc. On mange davantage, on boit trop d’alcool, on critique les autres … Le sentiment qui prévaut est l’anxiété et parfois le décourage- ment. On a du mal à penser clai- rement et à prendre des décisions. Vous vous retrouvez dans tout ça ? Il ne faut pas paniquer : par- fois, c’est la suggestion, comme Santé quand on lit la notice des médi- caments. Mais si tout ça persiste et dérange sérieusement votre vie, là, alors, on pourrait être en pré- sence d’un vrai stress : il vaudra mieux consulter un spécialiste. Mais il ne faut pas croire que tout stress est mauvais : non, c’est plutôt un mécanisme très important pour notre réalisation, à condition de ne pas être bloqué. Il y a aussi un stress positif (eustress). C’est une dose d’adré- naline qui nous pousse à réaliser nos buts et aussi à s’engager à fond pour le bien-être des autres : c’est comme une réserve d’énergie. Une étude récente montre que les effets négatifs du stress (comme l’hypertension, le dia- bète, l’ulcère, les maladies car- diovasculaires et psychiques) ne touchent pas ceux qui, face aux mêmes situations « stressantes », les interprètent comme des oppor- tunités et non pas comme danger. Une amie, qui a beaucoup souffert dans sa vie, me disait une chose étonnante : « Tu sais, j’ai compris que le bonheur dépend seulement à 10% des choses qui nous arrivent et à 90% de com- ment nous les affrontons ». Des scientifiques donnent d’autres pourcentages… mais c’est une réalité. A bon entendeur… (à suivre) Edition Afrique de l’Ouest 17