Rue des Beaux-Arts n° 73 – Octobre/Novembre/Décembre 2020
conséquence, le livret français de Strauss est remarquablement
fidèle aux phrases de Wilde.
Strauss terminait la transcription de Salomé le 13 septembre 1905.
Roland reçut une version finale que Strauss lui demanda de vérifier
encore une fois avant de la remettre à l’imprimerie. Rolland établit
une liste minutieuse de corrections auxquelles Strauss était
largement d’accord. La version française définitive de Salomé fut
envoyée à son éditeur Adolph Fürstner en novembre 1905 et publiée
sous forme de réduction pour piano l’année suivante. Une traduction
italienne avec la même ligne vocale, commandée par Toscanini, a été
publiée sous forme de réduction pour piano à peu près en même
temps. Une fois achevée, la version française de Salomé de Richard
Strauss n’a pas été mise en scène à l’Opéra-Comique, peut-être à
cause d’arguments concernant les droits de représentation de
Strauss dans d’autres pays.
Une création et une performance privée
Au lieu de l’Opéra-Comique, le 25 mars 1907, la version française de
Strauss fut créée au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles sous la
direction de Sylvain Dupuis avec Mariette Mazarin dans le rôle-titre
et la célèbre ballerine Aïda Boni comme remplaçante dans La Danse
des sept voiles.
Le 29 avril 1907, une performance privée à Paris suivait avec la
soprano Lucy Isnardon dans le rôle de Salomé. Sur sa propre petite
scène, Jacques Isnardon, le chanteur d’opéra et professeur de
déclamation lyrique au Conservatoire de Paris, a mis en scène la
Salomé française de Strauss dans une version réduite accompagnée
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