My first Publication n°69 | Page 40

Rue des Beaux-Arts n°69 – Octobre/Novembre/Décembre 2019 “Summ’ und brummm’, du gutes Rädchen” de Der fliegende Holländer. Certains aphorismes donnent l’impression que les idées de Wilde sur l’opéra et Wagner ne sont pas très positives. Lady Henry, dans The Picture of Dorian Gray, admire la musique de Wagner pour son volume élevé, qui permet de continuer à converser sans déranger les autres auditeurs. Dans The Importance of Being Earnest, Aunt Augusta sonne de manière wagnérienne. Avec une pincée d’ironie, Wilde se moque du pouvoir volumineux de la musique de Wagner. D’autre part, il pousse le compositeur vers l’avant avec des mots plus sérieux quand il compare l’ouverture de Tannhäuser à l’histoire personnelle de son protagoniste. Dorian voit dans la perversité et l’apostasie morale de Tannhäuser une biographie de son âme perdue. Contrairement à Tannhäuser, Dorian ne trouve pas la rédemption. Gilbert dans The Critic as Artist se sent aussi personnellement touché par son ouverture : elle le presse vivement de se plonger plus profondément dans lui- même. L’image du bâton florissant du troisième acte de Tannhäuser apparaît dans The Ballad of Reading Gaol (1898): “Since the barren staff the pilgrim bore / Bloomed in the great Popes sight?” (CW 895). Après sa visite au Vatican en avril 1900, Wilde fait à nouveau référence au pèlerinage de Tannhäuser à Rome et au bâton du pape qui réfleurit. Dans The Soul of Man under Socialism, Wilde se réfère à Wagner pour parler de la parabole entre Christ et le père Damien, l’apôtre des lépreux (CW 1181). Lors d’un concert du célèbre pianiste Arthur Rubinstein, Dorian Gray rencontre Alan Campbell. Le contexte est historiquement correct. Le compositeur et pianiste russe Rubinstein était célèbre pour ses récitals dans les années 1870-1880. En 1877, Wilde lui-même assista à un récital à Londres. Dans The Critic as Artist, Rubinstein est l’exemple 40