Rue des Beaux-Arts n°69 – Octobre/Novembre/Décembre 2019
voice of Love that sings” (Heart's Yearnings [CW 759]). La musique est
une métaphore dans la déclaration d’amour de Béatrice dans le drame
The Duchess of Padua: “Touch the sweet lips that can such music
make” (CW 628). La confession de son amour est pleine de musique:
“Guido, though all the morning stars could sing / They could not tell
the measure of my love” (CW 628). Dans certains poèmes, Wilde utilise
la métaphore et la comparaison avec la musique pour souligner la
relation entre l’amour et la beauté, mais aussi entre la tristesse et la
perte. Les règles mélodiques écrites pour Lillie Langtry dans le poème
Roses and Rue (1885) expriment des souvenirs clairs et évoquent des
humeurs changeantes, qui deviennent claires à l’image de l’oiseau. La
musique est un baume pour les cœurs brisés. L’image du cœur du
poète qui se brisera en musique apparaît plus tôt dans la conférence
The English Renaissance of Art (1882) et dans le poème The Burden of
Itys (1881, rev. 1882). Rien n’est pire que d’être sans musique. Pour
ceux qui souffrent, il n’y a pas de musique ou la musique est
enfermée, ainsi qu’il l’écrit plus tard dans The New Remorse (1887, rév.
1892). Les métaphores musicales dans Impression du Matin (1881) et
Symphony in Yellow (1889), créent une synesthésie, une vraie
métaphore intersensorielle. La musique fait référence au sublime et à
l’infini dans Panthea (1881), c’est l’image de la musique cosmique.
“[T]hat great Symphony” (CW 834) indique la fusion parfaite de parties
apparemment sans fin. La réitération musicale “Sing to me” (CW
875-876) encourage The Sphynx (1894) à conter ses souvenirs de ses
amours rugissantes. On trouve la même technique dans The Burden of
Itys où différents vers commencent avec “Sing on” (CW 790-792). La
répétition de certains mots ou phrases favorise la musicalité. Les
constructions parallèles produisent un rythme, un son magnifique et
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