Montréal pour Enfants vol. 24 n°3 / Été 2024 | Page 7

L ’ ordi du salon , un incontournable
Même en plein cœur de la COVID , entre deux vociférations à propos des Zoom qui se figent , 90 % des confinés en télétravail ont nommé leur préférence pour le travail à distance . Rien d ’ étonnant alors à ce qu ’ ils aient continué à le réclamer par la suite et que 40 % d ’ entre eux l ’ aient obtenu , d ’ après ce qu ’ en rapporte Diane- Gabrielle Tremblay , CRHA , experte de la conciliation travail-famille et du télétravail à la TÉLUQ : « Pour cet aspect de flexibilité , l ’ absence de déplacement , une meilleure concentration aussi : c ’ est d ’ ailleurs pour cela que plusieurs personnes ne veulent pas retourner au bureau . »
Plus facile donc de se concentrer et d ’ aller chercher les enfants à l ’ école ou à la garderie , mais ces avantages sont dangereusement mis à mal par les enfants qui s ’ amusent à la maison pendant les vacances . Dans un tel contexte , l ’ employeur , qui tient à payer des employés bien concentrés sur leurs tâches , serait légitimé , au nom de son droit de gestion , de les obliger à revenir sur le lieu de travail , s ’ il juge que le personnel œuvre dans un environnement trop turbulent .
Madame Tremblay remarque que cette sommation est loin de soulever l ’ enthousiasme , non seulement parce que les travailleurs ont pris leurs habitudes à la maison , mais aussi , souvent , parce que les milieux de travail ne sont plus ce qu ’ ils étaient : moins de postes fixes , moins de collègues à rencontrer sur place : « C ’ est quand même plus compliqué : il faut trimbaler le portable tout le temps et il faut se réinstaller à chaque fois dans un nouveau bureau . »
Certaines études , réalisées au cours de la pandémie , révèlent plusieurs éléments pouvant faire sourciller les gestionnaires à l ’ idée que leurs employés se retrouvent de nouveau emmurés avec leur marmaille : elles évoquent des sentiments d ’ isolement , de la difficulté à s ’ entraider , la détresse que rencontrent certains groupes comme les mères monoparentales et les obstacles , plus grands chez des Montréalais , afin de trouver leur équilibre travail-famille en 2020 . Les experts s ’ entendent toutefois sur le fait que cette situation diffère largement de celle des vacances , associées à une période heureuse et planifiée , sans encadrement scolaire à gérer .
De plus , si les enfants en pyjama devant la caméra paraissent avoir été les premiers cauchemars des parents en télétravail , les milieux de travail semblent avoir développé une nécessaire tolérance à ce sujet . Ève Pouliot , professeure en travail social à l ’ Université du Québec à Chicoutimi , est même d ’ avis que ces incidents contribueraient à éveiller une certaine complicité et une compréhension du contexte que la présence sur les lieux de travail ne permet plus toujours : « Les gens vont généralement trouver cela mignon et ça va amener des discussions un peu plus personnelles que si nous étions seulement en salle de réunion dans notre milieu d ’ emploi . Ce n ’ est pas forcément toujours négatif non plus qu ’ il y ait cette proximité . »
Attention , Zoom nous regarde !
Bien sûr , de nouvelles générations grandissent , qui vont pointer leurs nez devant l ’ écran et nécessitent qu ’ on les éduque .
Corinne Vachon Croteau , CRHA , et directrice générale du Réseau pour un Québec Famille , mentionne que les principales causes d ’ interruptions que sont l ’ ennui ou les demandes de collations peuvent être anticipées . Pour les autres demandes urgentes , elle suggère d ’ apprendre aux enfants des manières