L ’ enfant peut aussi ouvrir un compte en banque et s ’ initier graduellement aux principes de l ’ épargne et même à ceux du taux d ’ intérêt composé , bien avant qu ’ il ne s ’ attaque à ses premiers calculs exponentiels . Bien sûr , il ne s ’ agit pas d ’ effrayer les enfants trop tôt avec « des mots à 100 $ », comme ils le disent euxmêmes , mais seulement de démontrer que l ’ argent peut « faire des petits », lorsqu ’ on le met de côté , explique Annie Pelletier : « Le parent peut aussi donner un petit bonus sur la somme économisée si l ’ enfant a réussi à atteindre certains objectifs . C ’ est alors un peu comme ce que font les comptes d ’ épargne et les intérêts . L ’ enfant comprend alors que s ’ il conserve un certain montant durant un certain temps , plus il en conserve , plus il en a par la suite . »
Les parents bien déterminés à faire assimiler tôt quelques notions peuvent également mettre l ’ univers des jeux à profit : « Le Monopoly , c ’ est un jeu où on apprend à manier l ’ argent . Ce n ’ est pas tous les jours qu ’ on le fait », remarque Youcef Ghellache , président et co-fondateur du site Éducfinance et professeur de finance au collège Montmorency . En effet , des jeux où l ’ on travaille , reçoit de l ’ agent , le dépose , le retire , le dépense et même où on gère les revenus et dépenses d ’ une entreprise peuvent aider à transmettre quelques notions . La répondante de l ’ Agence de la consommation en matière financière du Canada encourage même à pousser le zèle jusqu ’ à proposer aux jeunes des ouvrages de fiction sur le même thème .
Le besoin d ’ apprendre les désirs
Entre 5 et 13 ans , l ’ enfant prend graduellement conscience des choix que font quotidiennement ses parents ou encore de ceux , parfois plus déchirants , qui consistent à déterminer le moment et le lieu d ’ une destination vacances ou l ’ achat d ’ une bicyclette . Avec un petit coup de pouce , l ’ enfant parvient également un peu mieux à distinguer les dépenses qui répondent à des besoins de celles qui répondent à des désirs . Ce coup de pouce , explique Léonie Laflamme-Savoie , peut prendre la forme d ’ explications sur les besoins fondamentaux , comme le logement , la nourriture et les vêtements , qui doivent être comblés en priorité .
Par la suite , lorsque l ’ enfant reçoit ses premières sommes d ’ argent , en cadeau ou sous forme d ’ allocation , et qu ’ on souhaite l ’ amener à passer de ses observations à la pratique , la question qui s ’ impose est celle-ci : « En as-tu vraiment besoin ? ». Cette interrogation est suggérée par la totalité des experts .
Cependant , selon Anne Bianca Morissette , analyste en éducation financière à l ’ Autorité des marchés financiers , il faut savoir adapter la question aux enfants , qui ne sont pas responsables de leurs besoins primaires et qui voient parfois leurs parents se faire plaisir : « Si on achetait seulement le strict nécessaire , la vie pourrait devenir bien monotone , pour les enfants aussi . L ’ idée , derrière la question « Est-ce que tu en as vraiment besoin ? », c ’ est de ne pas dépasser sa limite . Il faut s ’ interroger sur la différence entre les besoins et les désirs , et se demander : ‟ Si tu as une ressource , estce que tu as vraiment envie qu ’ elle passe là-dedans où tu préfères la garder ?” »
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