Montréal pour Enfants vol. 23 n°2 / Printemps 2023 | Page 24

Et virtuellement parlant
Liliane Dionne affirme que , ces dernières années , la COVID et le travail à distance ont d ’ ailleurs joué un rôle très nocif , tant sur le développement des aptitudes à la socialisation et à la collaboration que sur les inégalités sociales entre les enfants bénéficiant d ’ un encadrement parental serré et les autres : « Dans le fond , ce que font l ’ enseignant et l ’ enfant ensemble , c ’ est aussi un travail d ’ équipe . Si tu n ’ as pas d ’ enseignant pour t ’ aider , que tu es rendu tout seul , tu apprends quoi ? »
L ’ école virtuelle , incompatible avec la socialisation et le travail d ’ équipe ? Sur ce point , les discours entre les experts et la jeune génération du Squatt ou , du moins , ceux du second cycle du secondaire , s ’ entrechoquent . Loki parle de trois fois plus de travaux d ’ équipe durant la COVID , ainsi que d ’ avantages humains et techniques de cette approche par Zoom ou Teams auxquels il serait dommage de renoncer : « Parce que , quand tu présentes des travaux en ligne et que tu n ’ es pas devant tout le groupe , tu ne vois que les petits onglets , c ’ est plus facile de parler comme ça . Grâce à cela , il y a des gens que l ’ on a entendus et on n ’ aurait jamais cru qu ’ ils étaient aussi bons . C ’ est juste la timidité . »
C ’ EST LA FAUTE DU PROFESSEUR , MADAME !
Les élèves se disent donc prêts à quelques concessions . En revanche , ils affichent des attentes élevées et parfois impatientes envers leurs professeurs , pour faire d ’ eux les meilleurs collaborateurs de demain . S ’ agit-il là d ’ une revendication d ’ ados rebelles ou du signe d ’ une confiance à reconquérir ?
Interventions demandées
Lorsqu ’ on demande aux jeunes du Squatt ce qu ’ ils attendent de leur professeur durant les travaux , ils répondent qu ’ ils aimeraient qu ’ ils interviennent encore plus et , précise Loki , principalement quand on leur dit ou qu ’ ils perçoivent des signes qu ’ une équipe ne tourne pas rond : « Les professeurs arrivent toujours trop tard et , après , c ’ est nous qui sommes blâmés . »
Siméon affirme encore compter sur les professeurs pour éviter que les élèves se sentent contraints de traîner des éléments perturbateurs sans se plaindre , même à plus long terme : « Je pense que plutôt que de nous dire qu ’ il faut apprendre à travailler avec des gens comme ça , ils devraient faire en sorte que l ’ on ne se retrouve pas avec des gens comme ça . Je crois que si les professeurs agissent tôt , je veux dire dès le primaire , ça pourrait arranger les choses , parce que les élèves vont être habitués à mieux travailler et à remettre leurs travaux à temps . »
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