Montréal pour Enfants vol. 21 n°1 / Relâche 2021 | Page 42

Une question de moindre mal

Une question de moindre mal

L ’ idée n ’ est pas de substituer le virtuel au réel , mais de s ’ accommoder à la situation du moment . Cela peut mener à un peu plus de téléconférences . Joël Monzée pousse le principe jusqu ’ à supposer qu ’ il vaut mieux retrouver le sourire et une source de valorisation auprès d ’ enfants qui ne partagent pas la même cour d ’ école que de sombrer dans l ’ isolement le plus total , s ’ il n ’ a pas encore réussi à trouver sa place parmi les autres élèves .
Et même Laura Masi , malgré toutes ses inquiétudes concernant les enfants qui se retrouvent en condition précaire durant la pandémie , admet que les jeunes peuvent parfois dégoter en ligne des sources de soutien auxquelles ils n ’ auraient pas pu avoir accès autrement , pour aborder des sujets délicats comme leur santé , leur identité ou leurs pratiques sexuelles . En temps de pandémie , plusieurs organismes communautaires ont aussi converti leur groupe de soutien au format en ligne pour continuer d ’ offrir de l ’ appui entre pairs . Notons que les jeunes en train de découvrir leur orientation sexuelle ou leur identité de genre , et même ceux qui combinent des questionnements sur les façons de bien vivre à la fois leur orientation sexuelle et des défis de santé mentale , bien que souvent marginalisés dans la vraie vie , sont particulièrement gâtés , en ce moment , au Québec .
Laura Masi en vient également à la conclusion que le nœud du problème et sa solution ne se cachent pas tant dans la consommation de produits virtuels que dans les contraintes orientant les enfants vers l ’ inaction : « Il ne faut pas non plus tomber dans l ’ autre extrême : parler à ses amis en ligne en temps de pandémie , avec des règles claires , ça ne mène pas