Qui plus est , nous avons le privilège de nous trouver dans un secteur-clé sur la carte des gros joueurs mondiaux . Jean- Charles Dorais , chez Fox Mind , une entreprise de jeux d ’ ici qui se spécialise dans l ’ offre familiale , mentionne que le Québec se retrouve dans une position d ’ autant plus avantageuse qu ’ il se situe au point de rencontre des jeux plus stratégiques en provenance d ’ Europe et des jeux plus festifs qui enthousiasment les Américains . L ’ atout majeur de ce foisonnement pour la clientèle d ’ ici , que cite cet expert , serait cependant l ’ éventail croissant de cafés , de blogues , de magazines et de boutiques ludiques qui ne demandent rien de mieux que de contribuer aux choix .
Un espace imaginaire , juste à nous
Un autre grand avantage du jeu de société qu ’ évoque Olivier Hamel est l ’ occasion qu ’ il offre de décrocher un peu de ses écrans pour se retrouver en famille . Il a remarqué , bien avant la crise , la difficulté des parents de sortir de la routine métro-boulot-techno , avec leur téléphone portable … et la tendance des enfants à les imiter . Selon lui , réapprendre à s ’ approcher de ceux qui nous entourent , à lire l ’ expression de leur visage et à reprendre les rênes du jeu , répond à un besoin imminent de se trouver des moyens de communication moins propices à la cyberdépendance .
Bien sûr , des cas comme Twister permettent d ’ intégrer un élément moteur . Toutefois , même pour le jeu sur table , les éléments concrets gardent leur importance , surtout pour attirer les plus jeunes . Ils leur offrent même une occasion d ’ utiliser les pièces pour s ’ inventer des histoires ou des joutes à leur façon . De même , lorsque Olivier Hamel présente ses jeux , dans le cadre de son travail de bibliothécaire , il y fait appel comme un produit culturel , où la possibilité de choix est un peu plus vaste qu ’ en tournant simplement les pages d ’ un livre : « Il y en a qui ne jurent que par la littérature pour favoriser le développement des capacités intellectuelles et l ’ imagination des enfants . Mais pour moi , le jeu , c ’ est avant tout une histoire . »
Entre le virtuel et la table , la ligne est mince !
Pourtant , l ’ univers magique qui les rassemble ne cesse pas forcément d ’ exister après la fin de la partie . Et Olivier Hamel constate que les univers de jeux vidéo suscitent l ’ édition de produits dérivés permettant de poursuivre dans le même esprit , à travers d ’ autres contextes . Inversement , les jeux de table inspirent leurs lots de romans ou de jeux vidéo : « Ça peut être des personnages de fantaisie qui évoluent dans des donjons . Tous ces personnages vont se retrouver dans différents supports matériels que le consommateur peut se procurer . C ’ est-à-dire qu ’ on a les jeux de société plateau , les livres , les B . D ., les livres dont vous êtes le héros , des livres jeux , des jeux vidéo tablette … ce n ’ était pas le cas avant . »
Jean-Charles Dorais explique que le contexte actuel a même poussé les créateurs à concevoir ou à adapter des jeux où le petit dernier brasse les dés , pendant que grand-papa et le cousin en région peuvent participer à l ’ aventure en téléconférence : « C ’ est un nouvel aspect à considérer . Il y a des jeux comme les quiz qui n ’ exigent pas une grande proximité physique , mais il y en a aussi de plus en plus où chaque personne a simplement besoin de crayons , de papiers . Il devient facile pour chacun d ’ imprimer sa fiche de jeu et ensuite , avec sa caméra , de filmer le jeu en cours . » Certains jeux d ’ évasion comme Immersia ou Défi évasion ont même décidé de recycler leur formule en ce sens .
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