Montréal pour Enfants vol. 20 n°4 / La rentrée scolaire 2020 | Page 33
que tu apprends avec le temps. C’est sûr
que, la première fois, quand je l’ai vu faire
une crise devant un million de personnes,
je ne savais pas comment réagir. J’étais
bouleversée. Moi, ma technique, maintenant,
c’est de le regarder dans les yeux.
Je le regarde vraiment et je lui montre que
je suis là. Je lui parle et je lui dis : “Tu vis
un moment difficile. Je te comprends. Je
suis là”. Et parfois, c’est même une belle
émotion. Parce que lorsque les enfants
sont tout petits, leur corps ne sait pas
trop comment parler, alors ils s’expriment
comme ils peuvent. »
Et Daniela n’est pas la seule à avoir essuyé
plus d’une larme avant de se convaincre
d’avoir fait les bons choix. Caroline Cadieux,
malgré son expérience d’éducatrice
spécialisée à la Maison à Petits Pas, est elle
aussi passée par des moments de doute ;
mais elle constate que d’avoir su laisser
place à l’expression de chacun a aidé à
maintenir la qualité de la relation avec ses
enfants, maintenant devenus grands : « Et
si jamais ma décision n’était pas bonne, je
pesais le pour et le contre. Selon l’âge, on
essaie de discuter. Je savais que je prenais
la bonne décision et que, plus tard, cela
aurait des répercussions. Maintenant, j’ai
une super belle relation avec mes enfants.
On continue à s’expliquer. Oui, c’est vrai
que je me suis sentie coupable souvent
de dire non, mais au bout du compte, ça
paye. »
D’autres parents remarquent aussi que,
grâce au dialogue et en observant les
conséquences des consignes, dans les
minutes ou les heures qui suivent, leurs enfants
admettent parfois, par eux-mêmes,
que leurs parents n’ont pas toujours tort.
Donc, dans la plupart des cas, il vaut encore
la peine d’espérer que les parents
n’auront pas besoin d’attendre que leurs
enfants deviennent à leur tour parents
avant de comprendre que, dans les circonstances,
nous avons cherché à rester
pour eux les meilleurs parents du monde.