Montréal pour Enfants vol. 20 n°4 / La rentrée scolaire 2020 | Page 31
ON S’EXCUSE ET ON
CONTINUE ?
Pour en arriver à ces belles réconciliations,
les intervenants assurent que le temps
consacré à s’excuser envers ses enfants
n’est pas du temps perdu. Au contraire,
ajoute Annie Paquet, il aide les enfants
à comprendre que même les modèles
qu’ils aiment le plus au monde peuvent
se remettre en question : « Lorsque les
enfants sont en âge de comprendre, cela
peut aider d’entendre “Tu vois, tantôt,
maman était en colère. Je m’excuse, j’ai
peut-être crié fort”. Ça va aider l’enfant à
comprendre que maman aussi a des émotions.
Donc, ça arrive de parler fort et de
s’énerver, mais l’adulte s’excuse et c’est
lui le modèle. L’enfant aussi, par la suite, va
être capable de reconnaître ses émotions
et de se recentrer en disant “Je ne sais pas
pourquoi j’ai agi comme cela”. »
Ce conseil d’Annie Paquet soulève la
grande et incontournable question :
« Quand mon enfant deviendra-t-il en âge
de comprendre ? » Plusieurs intervenants
répondent à cela qu’avant même l’âge de
la parole, les enfants sont capables d’en
comprendre beaucoup, à travers les regards
et les fluctuations de la voix. Pourtant,
André Perron ne se gêne pas pour
suggérer d’autres détours que la voie
royale des mots, avec les plus petits, pour
en arriver à une réconciliation : « Je peux
m’asseoir et faire un dessin avec lui. À ce
moment-là, je suis à son niveau. Il faut ac-