Carl Lacharité croit que cette
aspiration est un peu irréaliste et
n’ouvre pas toujours la porte à
l’expression des enfants. Cette
pression à l’adhésion à une
idée pourrait même, à son avis,
créer un climat de moins en
moins favorable à une entente :
« L’objectif de ces réunions ne
devrait pas être que tout le monde
finisse par penser pareil, mais que
chacun puisse exprimer ce qui
est important pour lui. Un enfant
qui est en train de s’opposer en
disant non, plus on l’empêche
de le faire, plus on lui donne une
occasion de pratiquer pour qu’il
le fasse encore mieux. Une façon
assez simple de procéder, dans
ce cas-là, c’est de l’amener à
mettre en mots son opposition. »
La règle d’or :
assumer son rôle
d’arbitre
Pour passer de cet idéal d’écoute
à une ouverture à ce que chacun
peut apporter, les parents ne
peuvent donc pas se contenter
d’écouter. Ils doivent, précise
André Perron, veiller eux-mêmes
à ce que toutes règles établies
soient respectées tout au long de
la rencontre : « Entre quatre et huit
ans, quand ça fait une vingtaine
de minutes que l’on discute, et
que chacun a ses deux minutes
de parole, chacun son tour, que
maman et papa ont pu gérer la
discussion et s’exprimer aussi,
c’est bien. » Mais Geneviève
Mageau précise que cela signifie
parfois de devoir limiter le temps
de parole ou l’espace émotif
qu’occupent
certains,
pour
laisser plus de place aux autres :
« On en revient à dire : “Nous
avons entendu que ton chagrin
était fort, mais, là, il est temps de
passer à autre chose.” »