Montréal pour Enfants vol. 19 n°6 Hiver 2019 | Page 19

Carl Lacharité croit que cette aspiration est un peu irréaliste et n’ouvre pas toujours la porte à l’expression des enfants. Cette pression à l’adhésion à une idée pourrait même, à son avis, créer un climat de moins en moins favorable à une entente : « L’objectif de ces réunions ne devrait pas être que tout le monde finisse par penser pareil, mais que chacun puisse exprimer ce qui est important pour lui. Un enfant qui est en train de s’opposer en disant non, plus on l’empêche de le faire, plus on lui donne une occasion de pratiquer pour qu’il le fasse encore mieux. Une façon assez simple de procéder, dans ce cas-là, c’est de l’amener à mettre en mots son opposition. » La règle d’or : assumer son rôle d’arbitre Pour passer de cet idéal d’écoute à une ouverture à ce que chacun peut apporter, les parents ne peuvent donc pas se contenter d’écouter. Ils doivent, précise André Perron, veiller eux-mêmes à ce que toutes règles établies soient respectées tout au long de la rencontre : « Entre quatre et huit ans, quand ça fait une vingtaine de minutes que l’on discute, et que chacun a ses deux minutes de parole, chacun son tour, que maman et papa ont pu gérer la discussion et s’exprimer aussi, c’est bien. » Mais Geneviève Mageau précise que cela signifie parfois de devoir limiter le temps de parole ou l’espace émotif qu’occupent certains, pour laisser plus de place aux autres : « On en revient à dire : “Nous avons entendu que ton chagrin était fort, mais, là, il est temps de passer à autre chose.” »