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psychologie
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Tracer la voie,
avant de prendre la parole
Cette entente à maintenir entre les parents ne
suppose pas pour autant que le projet « conseil
de famille » doive être classé ultra-secret jusqu’à
« l’heure H » de la rencontre. Au contraire, une fois
décidé qui assistera à la rencontre, et les grandes
possibilités à explorer déterminées, Geneviève
Mageau suggère de faire preuve de transparence :
« Si nous savons qu’il existe un endroit exceptionnel
et pas cher pour sortir ensemble, je crois que tout
le monde devrait le savoir. Si nous connaissons les
limites du budget, on peut déjà annoncer ce qui n’est
pas possible. On peut le dire, si aller au parc Disney
n’est pas dans nos possibilités. On peut donner les
mêmes informations à tous pour qu’ils soient sur le
même pied d’égalité dans la discussion. »
Annoncer la réunion à tout le monde en même temps,
par un petit mémo sur le frigo, par exemple, facilite
la quête de bonnes idées un peu plus réfléchie. Cela
évite les attitudes purement réactives de membres
qui se trouveraient confrontés à une situation
inattendue. Par contre, la situation est différente si le
but d’une rencontre est de donner l’occasion à tous
les enfants d’être informés en même temps, dans un
esprit de justice, d’une nouvelle qui affectera tout le
groupe, même si la possibilité de choix est alors plus
faible, comme l’annonce d’une séparation ou d’un
déménagement.
À vrai dire, la possibilité de contenu de la forme
« conseil de famille » est presque infinie. Il pourrait
tout aussi bien être utilisé pour rappeler les règles
de la maison ou en évoquer de nouvelles. Mais
l’important, insistent les experts, est que les enfants
comprennent bien ce que l’on attend d’eux. Et
pour envoyer un message cohérent, si une prise
de décision commune est annoncée, Geneviève
Mageau rappelle qu’il est toujours mieux de
commencer par se demander jusqu’où les parents
sont prêts à accepter la réaction de l’enfant : « Nous
pouvons collaborer pour prendre des décisions pour
lesquelles, finalement, il n’y a pas les ressources.
C’est la même chose dans la famille : si on dit aux
enfants qu’ils vont prendre les décisions et qu'en
fait, ce n’est pas eux qui les prennent, ils vont être
frustrés aussi. »
De belles occasions d’écoute
Favoriser l’expression signifie alors, précise cette
psychologue, de s’assurer que les opinions des uns
ne soient pas invalidées par celles des autres, même
si le but de la discussion est d’évaluer les solutions
en présence : « Les choses à ne pas faire seraient
de donner des faux choix ou d’invalider l’opinion
de l’enfant durant le conseil de famille, en disant
par exemple : “Bien non, c’est super poche d’aller
pêcher”. Pourquoi faire un conseil de famille si c’est
pour dire aux enfants que leurs opinions ne peuvent
pas être partagées. Il faut reconnaître “Toi, tu aimes
pêcher”. C’est difficile de parler autrement à nos
frères et sœurs, parfois. »
Pour les parents qui se disent prêts au dialogue, voir
leurs enfants exprimer ouvertement leur refus de se
rendre à ce qui leur semble, en cours de route, la
voie du bon sens ou de la majorité, peut amener un
petit pincement de déception, surtout s’ils aspiraient
encore à en arriver à un consensus.