Montréal pour Enfants vol. 19 n°6 Hiver 2019 | Page 17

CADRE RECHERCHÉ, POUR UN DIALOGUE CONSTRUCTIF D’après tous les experts, la première étape essentielle pour que toute la famille parvienne à discuter à la même table avec une certaine harmonie est que les parents parviennent à se mettre au même diapason sur la façon de procéder à l’échange. L’équipe parents dans la mêlée Avant la discussion, les adultes doivent donc prendre le temps de déterminer leur plan pour demeurer solidaires, et ce, précise Isabelle Parent, autant quant aux éléments négociables qu’à la manière de les négocier : « Si, déjà, à la base, le couple ne s’entend pas sur ce qu’il veut faire et sur la façon dont il compte établir cela, s’il ne s’est pas vraiment posé la question à savoir s’il est d’accord pour faire un conseil de famille, c’est sûr que ça ne fonctionnera pas. Les enfants risquent alors de faire alliance avec le parent ou celui qui ne désire pas de changement. Dans ce cas-là, ça risque d’aviver des conflits plus qu’autre chose. » Une fois la décision prise de discuter avec les enfants, cette solidarité dans la décision gagnerait, selon André Perron, à dépasser les limites de l’implicite et à se manifester par des gestes concrets et rassurants : « Nous n’insistons pas assez sur le fait que les deux parents doivent être présents et que papa et maman parlent à tour de rôle. Papa dit quelque chose, et maman dit “Comme papa vient de dire… et je rajoute…” ». Mais, au fond, il se peut que les parents, qui sont deux êtres distincts, ne partagent pas les mêmes opinions ou les mêmes préférences. Geneviève Mageau veut bien l’admettre, mais remet en question l’idée de mêler les enfants à une situation où la négociation entre adultes nécessite déjà un effort : « Il faut se poser des questions sur nos motivations à solliciter l’avis des enfants. Demande-t-on l’avis des enfants pour avoir un appui, pour avoir gain de cause ? Dans ce cas-là, c’est mieux de ne pas le demander. »