CADRE RECHERCHÉ,
POUR UN DIALOGUE
CONSTRUCTIF
D’après tous les experts, la première
étape essentielle pour que toute la famille
parvienne à discuter à la même table avec
une certaine harmonie est que les parents
parviennent à se mettre au même diapason
sur la façon de procéder à l’échange.
L’équipe parents dans la mêlée
Avant la discussion, les adultes doivent donc
prendre le temps de déterminer leur plan pour
demeurer solidaires, et ce, précise Isabelle Parent,
autant quant aux éléments négociables qu’à la
manière de les négocier : « Si, déjà, à la base, le
couple ne s’entend pas sur ce qu’il veut faire et sur
la façon dont il compte établir cela, s’il ne s’est pas
vraiment posé la question à savoir s’il est d’accord
pour faire un conseil de famille, c’est sûr que ça ne
fonctionnera pas. Les enfants risquent alors de faire
alliance avec le parent ou celui qui ne désire pas de
changement. Dans ce cas-là, ça risque d’aviver des
conflits plus qu’autre chose. »
Une fois la décision prise de discuter avec les
enfants, cette solidarité dans la décision gagnerait,
selon André Perron, à dépasser les limites de
l’implicite et à se manifester par des gestes concrets
et rassurants : « Nous n’insistons pas assez sur le
fait que les deux parents doivent être présents et
que papa et maman parlent à tour de rôle. Papa dit
quelque chose, et maman dit “Comme papa vient
de dire… et je rajoute…” ».
Mais, au fond, il se peut que les parents, qui sont deux
êtres distincts, ne partagent pas les mêmes opinions
ou les mêmes préférences. Geneviève Mageau veut
bien l’admettre, mais remet en question l’idée de
mêler les enfants à une situation où la négociation
entre adultes nécessite déjà un effort : « Il faut se
poser des questions sur nos motivations à solliciter
l’avis des enfants. Demande-t-on l’avis des enfants
pour avoir un appui, pour avoir gain de cause ? Dans
ce cas-là, c’est mieux de ne pas le demander. »