Montréal pour Enfants vol. 19 n°6 Hiver 2019 | Page 8

8 mieux-vivre www.montrealpourenfants.com Programmation 2 : Attendre que les choses se règlent par magie Cette programmation relève de la procrastination et par- fois d’un sentiment d’incompétence, réel ou non fondé. Dans certaines situations parentales, il est possible que, plutôt que d’intervenir, on espère que le temps règle les choses. Bien que cela demeure parfois vrai, il ne faut tout de même pas jouer à l’autruche : certains pro- blèmes ne disparaîtront pas juste parce que vous ne les regardez pas. Par exemple, si votre enfant a un problème de com- portement à trois ans, il ne se transformera probable- ment pas en petit ange sage et tranquille à 5, 7 ou 10 ans. Son comportement risque en fait de s’aggraver si des mesures ne sont pas prises. Si vous faites tout à la place de votre enfant, il ne deviendra pas autonome à l’adolescence parce qu’il a soudainement envie de faire des tâches et de s’impliquer : il risque plutôt d’exi- ger encore plus haut et fort et de s’attendre à ce qu’on le serve. Donc, si des situations vous rendent inconfortable, pro- grammez-vous de préférence vers l’action. Elle est sou- vent bien plus efficace que d’attendre que les choses passent. OUBLIER DE PRENDRE SOIN DE SOI Programmation 3 : Faire passer les autres avant soi Lorsqu’une situation se présente dans laquelle vos besoins et ceux de quelqu’un d’autre (enfant, conjoint, amie, parent…) sont en conflit, qui avez-vous tendance à mettre en priorité ? Bien que l’altruisme constitue une valeur honorable, pour prendre soin des autres, il faut disposer de l’énergie personnelle nécessaire. Ainsi, pourquoi ne pas vous programmer, d’abord et avant tout, à accepter que vous aussi ayez le droit de passer en premier ? Répétez-vous (et de grâce, convain- quez-vous !) que vous le faites aussi pour les autres, car ils bénéficieront de votre énergie ainsi renouvelée et de votre sourire détendu plutôt que de votre visage crispé. Maman, ou Papa, a le droit de ne pas être disponible 24 heures sur 24. En vous accordant du temps, vous faites comprendre à vos enfants que chacun est res- ponsable de son propre bien-être, et qu’il est normal et sain de le faire. Personnellement (et j’en parle de temps à autre dans mes articles), je m’octroyais une « soirée fantôme » par semaine quand mes enfants étaient petits. Ainsi, je pouvais rester à la maison et relaxer, mais mes enfants savaient que, comme un fantôme, j’étais invisible et inaccessible. Pendant cette soirée, leur père était responsable de tout… Évidem- ment, il disposait aussi de sa soirée un autre jour de la semaine, question d’équité. Nous avons toujours bien apprécié ce concept, qui a en plus comme avantage de responsabiliser chacun des parents et de le rendre autonome (petit clin d’œil aux mamans qui hésitent à quitter la maison pour confier leur enfant à leur père, craignant qu’il ne fasse pas cela « comme il faut »…). Programmation 4 : Ne pas prendre de pause Un peu dans la même veine que la programmation pré- cédente, certains parents ne s’accordent de pause que quand les enfants sont couchés, et encore ! La liste de tâche qui s’allonge à l’infini devient la dictatrice qui em- pêche d’avoir un moment de répit pourtant nécessaire et bien mérité. Et une petite voix intérieure en rajoute en vous culpabilisant si la tentation de tout laisser en plan se pointe à votre esprit. Si vous êtes du genre à ne jamais arrêter, program- mez-vous plutôt avec la croyance suivante : les pauses augmentent l’efficacité au travail, et non le contraire ! En effet, le cerveau et le corps humain bénéficient de temps de repos, et une fois de retour au travail, ils fonc- tionnent plus optimalement. La vigilance et la concen- tration reviennent, et le stress a diminué ou a disparu. La pause n’a pas à être très longue : quelques minutes peuvent suffire. Prendre des respirations profondes, marcher, lire un article ou quelques pages d’un bou- quin, siroter un café ou un thé sans rien faire d’autre : ces simples idées fonctionnent ! Vous pouvez aussi expliquer à vos enfants que lorsque vous êtes en pause, vous n’êtes pas disponible. Encore une fois, cela a le mérite de leur apprendre à écouter leur énergie et à se respecter, car ils auront un jour leur longue liste de tâches à gérer. Personnellement, je crois avoir bien enseigné cela à mes enfants (et même à mon beau-fils), car ils me disent souvent qu’ils veulent se reposer et prendre des pauses, ce que je respecte, car les jeunes ont aussi de longues journées, avec le service de garde et l’école. Cela dit, la vie n’a pas à être un feu roulant constant d’activités et de tâches…