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éducation
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« parent-client », qui exige la satisfaction de ses attentes
et de ses propositions comme un droit, peut mener à des
impasses. Par contre, Rollande Deslandes suggère que
d’admettre sincèrement ses interrogations et partager
ce qui fonctionne de part et d’autre peut faire avancer
beaucoup plus efficacement le dialogue : « Parce que
parfois, il y a des parents qui déclarent : “Je lui ai dit quoi
faire, au professeur.” Mais ça, ça ne se dit pas comme
ça. On peut plutôt proposer : “Avez-vous pensé à…?”,
“Si on essayait cela…” Le parent peut même dire à
l’enseignant : “Vous savez, moi, à la maison, j’ai essayé
telles choses et il me semble que ça va mieux depuis
que je fais ça. Pourrait-on essayer à l’école ?” Ça, je
l’ai vu. J’ai aussi vu l’inverse : l’enseignant qui propose
à un parent d’essayer quelque chose. L’enseignant n’a
pas à s’immiscer dans la vie familiale. Mais lorsqu’il est
question de réussite scolaire, il peut voir ce qui pourrait
être fait pour que la situation s’améliore. »
Il arrive que, malgré tout, certaines vues demeurent in-
compatibles entre les parents et les professeurs. Avant
de réagir trop promptement, chacun a néanmoins in-
térêt à prendre un peu de recul pour voir s’il n’y au-
rait pas un aspect très émotif dans tout cela. Outre les
politiques de l’école et les techniques de gestion de
classe, chacun a son histoire et ses fragilités. Il est donc
fort probable que le retour à l’école, avec ses enfants,
éveille quelques souvenirs attachants ou, au contraire,
entrouvre quelques plaies que l’on n’a jamais vraiment
su refermer.
Voilà pourquoi, lorsque Camil Sanfaçon est appelé
à intervenir parce que la tension monte, il rappelle à
chacun que l’on n’exige pas d’eux qu’ils ressentent une
sympathie réciproque ou développe une camaraderie,
comme sur les bancs d’école. Il leur demande simple-
ment d’ouvrir la porte à l’enfant, pour qu’il puisse se
tailler de meilleurs souvenirs : « Moi, je me souviens
avoir vu des impossibilités de s’entendre entre le parent
et l’enseignant, parce qu’il y avait des incompatibilités
de caractère. Le parent n’aimait pas le professeur, et
vice versa. Il vient un moment où il faut faire avec, parce
qu’il y a l’enfant dans tout ça. On ne peut pas laisser
l’enfant payer pour le fait que l’on ne s’entend pas avec
un autre adulte. »
Merci à :
Camil Sanfaçon, ancien enseignant, directeur d’école et
maintenant formateur en éducation
Lyne Guérin, élue sur le comité exécutif de la Fédération des
comités de parents du Québec en tant que conseillère pour
les régions de Montréal et de Laval
Marie-Claude Béliveau, orthopédagogue et psychoéducatrice
chez Centre psychopédagogique Le Déclic et Clinique TDAH
Montréal
Rollande Deslandes, chercheure et professeure émérite au
département de l’éducation de l’Université du Québec à
Trois-Rivières
Pour en savoir plus :
Pour les parents :
Béliveau, Marie-Claude. Au retour de l’école, La place des
parents dans l’apprentissage scolaire, 3e édition, coll. du
CHU Sainte-Justine pour les parents, Montréal, Éditions
Sainte-Justine, 2019.
Et pour des conseils personnalisés et gratuits : http://www.
fcpq.qc.ca/fr/services-conseils
Pour les professionnels :
Camil Sanfaçon. Complices dans la réussite, Pour une
collaboration efficace avec les parents, coll. Didactique,
Montréal, Éditions Chenelière Éducation, 2011.
Pour approfondir la question :
Gilles Pronovost, et coll. Familles et réussite éducative, actes
du 10e symposium québécois de recherche sur la famille,
Québec, Presses de l’Université du Québec, 2010.