Montréal pour Enfants vol. 18 n°6 Hiver 2018 | Page 32

32 psychologie www.montrealpourenfants.com le pardonner, mais ne pas être d’accord ou être blessé dans son amour propre de ne pas se faire pardonner. C’est l’histoire d’une vie d’accepter que l’on ne maîtrise pas les comportements et les pensées des autres. » Les experts s’entendent généralement pour dire qu’il est un peu tôt pour tenter de raisonner les enfants avec de grands principes, comme celui selon lequel « pour être honnête envers les autres, il faut d’abord l’être avec soi ». L’enfant met rarement des mots sur ses valeurs avant 11 ou 12 ans. Mais plus vite on osera l’admettre, plus l’enfant fera ses propres expériences. La psychoé- ducatrice Solène Bourque a d’ailleurs pu remar- quer que les valeurs qui, espérons-le, permettront aux enfants de s’affirmer dans quelques années aux yeux de tous, s’acquièrent dès 6 ou 7 ans : « C’est à cet âge, sur le plan moral, que l’enfant commence vraiment à regarder la société et à saisir ou à voir les conséquences de certaines choses et même à les dénoncer. Il va commencer à aller voir une enseignante pour lui dire “ Tel ami en a frappé un autre. ” C’est l’âge où se forment aussi des clans plutôt protecteurs et où on va commencer à entendre “ Tu ne peux pas parler comme cela à l’autre. ” Ainsi, pour le meilleur ou pour le pire, les menteurs un peu trop invétérés risquent de se faire rappeler à l’ordre par leurs pairs lorsqu’ils chercheront à s’intégrer aux dynamiques de cours d’école. D’autres expériences, hors de la maison, viendront contrebalancer, s’il y a lieu, les maladresses que les parents se pardonnent difficilement. Voilà donc une bonne raison, fournie par nos enfants, de nous donner le droit d’être imparfaits! EN BREF, POUR ENCOURAGER LA SINCÉRITÉ, IL FAUT : • Reconnaître le mensonge et les senti- ments qui le sous-tendent. • Offrir des pistes à l’enfant pour l’aider à admettre ses torts, sans trop se confronter à lui. • Valoriser les aveux (en punissant un peu moins). • Démontrer son ouverture et son accepta- tion de sentiments contraires aux siens. • L’aider à trouver des moyens de réparer ses fautes. • Et surtout, donner l’exemple de la sin- cérité, le plus souvent possible! Merci à : Louis-Georges Desaulniers, psychoéducateur, conseiller d’orientation, psychothérapeute et auteur www.sapd.ca Ariane Hébert, auteure et psychologue, spécialisée dans l’évaluation de la santé mentale www.boiteapsy.com Solène Bourque, psychoéducatrice et auteure http://sole- nebourque.com/ Caroline Dufresne, psychologue et blogueuse www.face- book.com/caroline.dufresne.5074