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psychologie
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le pardonner, mais ne pas être d’accord ou être
blessé dans son amour propre de ne pas se faire
pardonner. C’est l’histoire d’une vie d’accepter
que l’on ne maîtrise pas les comportements et les
pensées des autres. »
Les experts s’entendent généralement pour dire
qu’il est un peu tôt pour tenter de raisonner les
enfants avec de grands principes, comme celui
selon lequel « pour être honnête envers les autres,
il faut d’abord l’être avec soi ». L’enfant met
rarement des mots sur ses valeurs avant 11 ou
12 ans. Mais plus vite on osera l’admettre, plus
l’enfant fera ses propres expériences. La psychoé-
ducatrice Solène Bourque a d’ailleurs pu remar-
quer que les valeurs qui, espérons-le, permettront
aux enfants de s’affirmer dans quelques années
aux yeux de tous, s’acquièrent dès 6 ou 7 ans :
« C’est à cet âge, sur le plan moral, que l’enfant
commence vraiment à regarder la société et à
saisir ou à voir les conséquences de certaines
choses et même à les dénoncer. Il va commencer
à aller voir une enseignante pour lui dire “ Tel ami
en a frappé un autre. ” C’est l’âge où se forment
aussi des clans plutôt protecteurs et où on va
commencer à entendre “ Tu ne peux pas parler
comme cela à l’autre. ”
Ainsi, pour le meilleur ou pour le pire, les menteurs
un peu trop invétérés risquent de se faire rappeler
à l’ordre par leurs pairs lorsqu’ils chercheront
à s’intégrer aux dynamiques de cours d’école.
D’autres expériences, hors de la maison, viendront
contrebalancer, s’il y a lieu, les maladresses que
les parents se pardonnent difficilement. Voilà donc
une bonne raison, fournie par nos enfants, de
nous donner le droit d’être imparfaits!
EN BREF, POUR ENCOURAGER
LA SINCÉRITÉ, IL FAUT :
• Reconnaître le mensonge et les senti-
ments qui le sous-tendent.
• Offrir des pistes à l’enfant pour l’aider
à admettre ses torts, sans trop se
confronter à lui.
• Valoriser les aveux (en punissant un
peu moins).
• Démontrer son ouverture et son accepta-
tion de sentiments contraires aux siens.
• L’aider à trouver des moyens de
réparer ses fautes.
• Et surtout, donner l’exemple de la sin-
cérité, le plus souvent possible!
Merci à :
Louis-Georges Desaulniers, psychoéducateur, conseiller
d’orientation, psychothérapeute et auteur www.sapd.ca
Ariane Hébert, auteure et psychologue, spécialisée dans
l’évaluation de la santé mentale www.boiteapsy.com
Solène Bourque, psychoéducatrice et auteure http://sole-
nebourque.com/
Caroline Dufresne, psychologue et blogueuse www.face-
book.com/caroline.dufresne.5074