Dufresne croit plutôt que les parents devraient
guider l’enfant pour l’aider à se sortir de la situa-
tion embarrassante dans laquelle il est en train de
s’enliser en lui proposant des solutions, comme
celle de nommer plus adéquatement ses émo-
tions : « On peut le faire en ayant un bon modèle
comportemental, en renforçant la vérité et en lui
proposant des pistes de solutions : “ Je sens que
ce que tu me dis n’est pas conforme à ce qui est
vrai. Est-ce que tu peux reprendre ton histoire?
J’aimerais que tu me la racontes à nouveau, mais
en mettant l’accent sur la vérité. Je te laisse une
chance de changer ton discours. Montre-moi que
tu es capable de dire la vérité. ” On montre ainsi
que l’on reconnaît le mensonge, mais que l’on
reconnaît aussi l’enfant dans son besoin de mentir.
En même temps, on lui dit que ça ne passe pas. »
L’important n’est pas tant de dénoncer le men-
songe que d’aider l’enfant à comprendre les
conséquences de son mensonge, ce que, d’après
Solène Bourque, l’enfant peut comprendre dès 5
ou 6 ans: « On pourrait dire, pour ne pas l’ac-
cuser, “ Tu aurais aimé que le jouet ne se retrouve
pas dans ton sac. Maintenant, qu’est-ce qu’on fait
avec ça? ” On peut aller dans la bienveillance. On
n’a pas besoin de le confronter au fait que c’est
un mensonge, mais on peut lui montrer les consé-
quences de son geste, vis-à-vis de lui-même et
vis-à-vis de la peine qu’il a pu faire aux autres, on
peut lui expliquer que le degré de confiance va
diminuer. ». Ainsi, le parent ne se place plus autant
dans la position de celui qui juge, mais un peu
plus dans celle de celui qui aide l’enfant à peser
lui-même le pour et le contre.
Ariane Hébert pense toutefois que l’enfant plus
jeune a parfois besoin d’un petit coup de pouce
pour reconnaître les émotions qui l’habitent et
cheminer vers une solution plus acceptable : « Si
je suis témoin d’un mensonge, la première chose
que j’ai à faire est de le recadrer, de me demander
quelle est l’intention du mensonge : “ Est-ce que
tu es en train de mentir pour te rendre intéres-
sant? ”. Donc on peut chercher “ Qu’est-ce qu’il
y a dans ta vie, dans ta personne, qui est déjà
très intéressant? ”, “ Est-ce que tu mens pour te
sortir d’une situation difficile? Est-ce que c’est
un désir? ” Si c’est un désir, on peut le nommer
“ Tu aimerais vraiment avoir un chat. Mais en ce