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psychologie
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AU PAYS DES
MENSONGES
Une réalité à démystifier
Pour aborder le mensonge droit dans les yeux, il faut d’abord démystifier quelques
croyances du monde des adultes. La première est que le mensonge est réservé aux
enfants trop imaginatifs et à quelques hurluberlus adultes qui n’atteignent jamais l’âge
de raison. En ce domaine, tout n’est qu’une question de proportions et d’habiletés
sociales, qui rendent les petites et grandes omissions plus ou moins acceptables.
Une autre erreur est de s’imaginer que l’étalage d’imagination dont fait preuve notre
enfant, lorsqu’il offre sa propre version du « chien qui a mangé son devoir » mérite,
tout au plus, un petit sourire de notre part. La propension à mentir peut finir par nuire
aux interactions quotidiennes des enfants. Alors, entre la fabulation raisonnable et
déraisonnable, comment aider votre enfant à trouver son équilibre?
Par Marie-Hélène Proulx
De L’Île des mensonges
au Pays de la réalité
Bien sûr, lorsqu’on a 3 ou 7 ans, les mensonges
concernent davantage un vase brisé ou une
consigne parentale non respectée qu’un abus de
confiance condamnable. Mais, selon le psychoé-
ducateur Louis-Georges Desaulniers, ce qui
motive le mensonge est souvent similaire chez
les adultes et les enfants : « Bien souvent, quand
on ment, on peut obtenir des avantages ou éviter
des punitions, des conséquences désagréables.
Le but du mensonge, que ce soit pour le pêcheur
qui veut grossir la taille de son poisson ou pour un
enfant, est souvent de se mettre en valeur, d’amé-
liorer son image, de se montrer sous un meilleur »
explique-t-il. Il ajoute que la honte ou la crainte
d’être puni sont aussi des raisons qui motivent les
gens de tous âges à maquiller les faits.
Selon la psychoéducatrice Solène Bourque, les
mensonges, surtout ceux des enfants d’âge