Montréal pour Enfants vol. 18 n°6 Hiver 2018 | Page 22

22 psychologie www.montrealpourenfants.com AU PAYS DES MENSONGES Une réalité à démystifier Pour aborder le mensonge droit dans les yeux, il faut d’abord démystifier quelques croyances du monde des adultes. La première est que le mensonge est réservé aux enfants trop imaginatifs et à quelques hurluberlus adultes qui n’atteignent jamais l’âge de raison. En ce domaine, tout n’est qu’une question de proportions et d’habiletés sociales, qui rendent les petites et grandes omissions plus ou moins acceptables. Une autre erreur est de s’imaginer que l’étalage d’imagination dont fait preuve notre enfant, lorsqu’il offre sa propre version du « chien qui a mangé son devoir » mérite, tout au plus, un petit sourire de notre part. La propension à mentir peut finir par nuire aux interactions quotidiennes des enfants. Alors, entre la fabulation raisonnable et déraisonnable, comment aider votre enfant à trouver son équilibre? Par Marie-Hélène Proulx De L’Île des mensonges au Pays de la réalité Bien sûr, lorsqu’on a 3 ou 7 ans, les mensonges concernent davantage un vase brisé ou une consigne parentale non respectée qu’un abus de confiance condamnable. Mais, selon le psychoé- ducateur Louis-Georges Desaulniers, ce qui motive le mensonge est souvent similaire chez les adultes et les enfants : « Bien souvent, quand on ment, on peut obtenir des avantages ou éviter des punitions, des conséquences désagréables. Le but du mensonge, que ce soit pour le pêcheur qui veut grossir la taille de son poisson ou pour un enfant, est souvent de se mettre en valeur, d’amé- liorer son image, de se montrer sous un meilleur  » explique-t-il. Il ajoute que la honte ou la crainte d’être puni sont aussi des raisons qui motivent les gens de tous âges à maquiller les faits. Selon la psychoéducatrice Solène Bourque, les mensonges, surtout ceux des enfants d’âge