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santé
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des perturbateurs endocriniens, des composés qui
vont altérer la synthèse, le transport ou l’extraction
des hormones naturelles ; donc, cela aussi, chez les
bébés et les enfants, peut être inquiétant. Cela peut
agir sur à peu près n’importe quoi parce qu’il y a
plusieurs sortes d’hormones et elles ont toutes des
fonctions différentes. Par exemple, les hormones
thyroïdiennes chez le fœtus et le bébé vont être
impliquées dans le développement du cerveau, alors
que les hormones sexuelles, comme l’œstrogène
et la progestérone, seront impliquées évidemment
dans le développement de caractères sexuels
durant la puberté » explique Élyse Caron-Beaudoin,
de l’Institut de recherche en santé publique de
l’Université de Montréal.
Mais les perturbateurs endocriniens ne sont pas
les seuls éléments sous la loupe de chercheurs
qui se penchent sur les effets des contaminants
environnementaux sur la santé des jeunes humains :
« Il y a un consensus maintenant selon lequel durant
les deux premières années de la vie, ce n’est pas
la génétique qui détermine le système immunitaire :
c’est vraiment le contact avec l’environnement.
Ensuite, on vit avec cela le reste de notre vie :
nos allergies, nos réactions d’hyperréactivité ou
d’hyporéactivité ; et cela sera à l’origine d’autres
problèmes de santé. Par exemple, le système
immunitaire est important pour nous protéger
contre le cancer plus tard dans la vie » rapporte
la professeure Larissa Takser, du département de
pédiatrie de l’Université de Sherbrooke. D’autres
études européennes soulignent de plus en plus,
aussi, les liens possibles entre les contaminants
environnementaux et les troubles envahissants
du développement, tandis que leur impact sur le
développement intellectuel est maintenant dûment
reconnu : « Il existe des études épidémiologiques
québécoises qui démontrent qu’une exposition aux
pesticides organophosphorés pendant le début de
la vie a un impact sur le quotient intellectuel un peu
plus tard » précise même Élyse Caron-Beaudoin.
Et si l’ensemble des chercheurs s’entendent
sur le fait qu’il faut se méfier davantage des
contaminants reliés à nos habitudes quotidiennes
qu’à des consommations occasionnelles, force
est de constater que la confrontation répétée du
corps à un élément jugé nocif pour la santé est
parfois difficilement évitable : « Le marché est assez
homogène. Ce sont les mêmes pesticides qui sont
utilisés à peu près partout en Amérique du Nord.
On ne retrouve pas sur notre marché des produits
importés d’Angleterre ou de France en assez
grande quantité pour faire une différence » affirme
Larissa Takser.
En plus des pesticides ou d’antibiotiques, inclus
volontairement dans la démarche agricole, on trouve
d’autres contaminants qui viennent néanmoins
poser d’autres défis pour la santé, que ce soit à
travers la contamination de l’air ou de l’eau : « Il y
en a sur le téléphone auquel mon oreille est collée,
sur mon ordinateur ; il y a plein de retardateurs de
flamme et de plastifiants partout. Dans l’alimentation,
on peut réduire les concentrations, mais l’agriculteur
qui a une culture biologique, qui n’utilise pas de
pesticides, mais des insectes pour manger les
parasites (ce n’est pas évident, mais ça existe !),
il n’a pas le contrôle de l’eau, dans laquelle on
retrouve des antibiotiques et des pesticides » affirme
Dave Saint-Amour.