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éducation
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Aider les enfants
à développer les
compétences du
21 e siècle par le jeu
« Un chien sait-il qu’il est un chien ? », « Devrions-nous
libérer tous les animaux des jardins zoologiques ? »,
« Peux-tu toucher à quelque chose sans le voir ? »,
« Qu’est-ce qu’un arbre pourrait te dire » « Si une partie de
toi est en feu, es-tu en feu ? » Humm... Pas besoin d’avoir
des connaissances encyclopédiques et tous les joueurs
peuvent répondre à tour de rôle à ces questions qui font
appel à la logique et à l’imagination à partir d’images
drôles ! Ces questions tirées du nouveau jeu Apprenti-
sage misent sur la nouvelle conception de l’intelligence
qui transcende le quotient intellectuel (QI).
Selon l’éminent psychopédagogue américain Robert
Sternberg, l’enseignement des « habiletés de sagesse 1 »
s’avère une nécessité dans l’ère informatique et des
réseaux sociaux du 21e siècle. Il s’agit des compétences
de la pensée critique et créative, du dialogue, de la com-
munication et du débat collaboratif. Ces compétences
apprennent à poser les bonnes questions pour résoudre
des problèmes avec flexibilité et rigueur et à construire
un mieux vivre ensemble alors que les enfants évoluent
dans un monde interconnecté en changement constant.
C’est ainsi que, dans les cadres internationaux des
programmes d’éducation, les compétences les plus
importantes sont celles en lien avec la pensée critique,
la communication, la collaboration, la créativité et l’inno-
vation, englobant les domaines cognitifs, interpersonnels,
intrapersonnels (flexibilité, apprentissage continu, persé-
vérance et citoyenneté). Les nouveaux bulletins scolaires
mettront l’accent sur ces compétences 2 .
Les compétences se distinguent des habiletés, car elles
ne renvoient pas uniquement à des savoirs (connais-
sances), mais aussi à des qualités interpersonnelles
(habiletés sociales de collaboration) et intrapersonnelles
(intuition, capacité de penser par soi-même et avec les
autres de manière attentive, et de réflexion éthique) 3 .
Ajoutons que ces compétences comprennent les fonc-
tions exécutives du cerveau FE), le nouveau prédicteur
de la réussite. Les fonctions exécutives assurent le bon
fonctionnement de la mémoire de travail, la flexibilité
de l’esprit, la résolution de problèmes, le raisonnement
logique et la vitesse de traitement.
La fonction pédagogique du jeu
Le grand philosophe Platon avait conseillé de garder
les enfants aux études par le jeu pour permettre « de
discerner les capacités naturelles de chacun 4 ». Les
recherches scientifiques sur l’impact des jeux sur le
développement de l’intelligence et la vitalité du cerveau
confirment l’enseignement de Platon. Elles démontrent
que les jeux améliorent le fonctionnement de la mémoire
et des capacités cognitives, la force et la neuroplas-
ticité du cerveau lui-même, de la même manière que
l’exercice physique rend le corps fort et le maintien en
bonne forme 5 .
Dans son ouvrage Super Better, Jane McGonigal résume
une décennie de recherches scientifiques sur les façons
dont les jeux régénèrent les neurones et améliorent la
performance du cerveau, en nous rendant plus forts, plus
heureux et même plus courageux et résilients face à la
dépression. Son livre démontre que l’état d’esprit de jeu
(the gameful spirit) — une attitude de plaisir, engagée
dans la résolution collaborative de problèmes ‒ est notre
plus grand atout face aux problèmes sociaux, écono-
miques et environnementaux du 21 e siècle 6 .
Le professeur Jason Howard de l’Université Viterbo, aux
États-Unis, abonde dans le même sens. Il démontre que