Montréal pour Enfants vol. 17 n°5 Automne 2017 | Page 12

la vie de tous les jours , c ’ est important , surtout pour l ’ anxiété , de savoir que s ’ il évite ce qui lui fait peur , il va seulement augmenter sa peur . Ça , on peut bien le mettre dans une histoire ; il va peut-être le sentir , le saisir un peu , mais jamais autant que si on lui explique quel est l ’ impact de son comportement et pourquoi il faut s ’ exposer . », explique-t-elle .
Nathalie Couture , qui dit avoir créé ses livres pour apporter un appui imagé à son travail de thérapeute cognitivo-comportementale , observe également que la limite des jeunes enfants à se transposer dans d ’ autres situations a guidé son choix vers une approche plus explicite dans ses livres : « Il y a des enfants qui sont beaucoup plus concrets . […] Ils ne sont pas capables de transposer : si on leur parle de la dictée du vendredi , pour le personnage , ils vont dire que ça ne leur arrive pas parce qu ’ ils n ’ ont pas de dictée le vendredi . Cela arrive de temps en temps . Parfois , ça peut être un mécanisme de défense , mais pas tout le temps , parce que si je leur donne un autre exemple , ils vont dire ‘’ Ça , oui , ça m ’ arrive ‘’. Alors là , il faut vraiment accompagner les enfants . Quand on est petit , c ’ est plus difficile de généraliser . »
Sophie Leroux suggère un autre moyen qui permet de faire le pont entre ce qui se passe en thérapie et dans la vie : continuer les lectures à la maison . Les parents et les enfants y trouvent alors ensemble un appui afin de poursuivre leur démarche entre les séances et ainsi , font de plus en plus appel à leur autonomie , dans l ’ évolution de la démarche : « Je pense que c ’ est une combinaison vraiment gagnante parce qu ’ il y a une partie du travail qui peut être faite directement avec la thérapeute et il y a une autre partie qui peut être approfondie et qui permet d ’ aller un peu plus loin , et surtout de reprendre [ les concepts ] au quotidien . Parce que la thérapie reste une modalité qui est structurée dans le temps , on voit généralement les enfants , en tout cas dans mon cas , toutes les semaines ou toutes les deux semaines . » Il était une fois , une famille qui voulait bien lire
Bien sûr , quand on se sait un parent parfois imparfait , on n ’ est pas toujours certain d ’ être le meilleur lecteur du monde pour ses enfants . Mais , sur ce point , les expertes rencontrées se veulent rassurantes : l ’ art de raconter aux enfants s ’ apprend et , mis à part forcer les enfants à lire , il existe bien peu de maladresses qui ne puissent se rattraper . Sarah Bédard-Goulet suggère aux parents plus avides de conseils : « Déjà , s ’ ils ont envie de le faire avec les enfants , c ’ est plutôt positif .