Montréal pour Enfants vol. 17 n°3 Été 2017 | Page 20
psychologie
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tests pharmaceutiques sur les enfants. Pourtant, les
interactions sont beaucoup plus complexes chez les
jeunes parce que le cerveau de l’adulte est totalement
développé, alors que celui de l’enfant est en développe-
ment. Cela n’a pas du tout les mêmes conséquences.
Et il n’y a pas beaucoup d’études là-dessus. »
Un contexte où les enfants ont souvent besoin d’un
diagnostic pour recevoir un soutien scolaire adapté
et où, à ce stade, les parents et parfois les médecins
peuvent sentir une pression pour qu’une médication
soit prescrite, ne favorise pas toujours l’adoption de
solutions alternatives. Pourtant, s’entendent les spé-
cialistes, il n’est pas du tout nécessaire qu’un enfant
soit considéré comme « cliniquement » dépressif ou
anxieux pour qu’une approche puisse démontrer son
efficacité à réduire les signes d’anxiété ou de détresse.
C’est d’ailleurs à des approches préventives auprès
des enfants ne présentant que quelques signes dépres-
sifs que sont consacrés les travaux actuels de Frédéric
Nault-Brière, dont les résultats préliminaires semblent
plus que satisfaisants : « Notre souhait numéro un est
qu’ils ne développent pas un trouble clinique. On sait
que sur une année scolaire, si notre programme est
animé à l’automne, d’ici à la fin de l’année scolaire,
ces jeunes-là risquent six fois moins de développer un
trouble, comparés à ceux qui n’auraient pas participé
du tout. »
L’investissement
plutôt que l’évitement
S’il n’est pas du pouvoir des parents et des profes-
seurs de poser des diagnostics ou d’obtenir tous les
services qui leur sembleraient favorables, dès les pre-
miers moments d’angoisse ou de tristesse, il leur reste
quand même une bonne marge de manœuvre pour
accompagner leurs enfants plus sensibles ou moins
enclins à extérioriser leurs peurs et leurs chagrins.
Je t’écoute
Lyse Turgeon souligne l’importance pour tous les
enfants, mais particulièrement pour ceux qui arrivent
au monde avec une nature plus inhibée, de se sentir
entourés d’un cadre rassurant et prévisible, et de favo-
riser les routines dont celles liées au repas et au som-
meil. Pourtant, madame Turgeon insiste à la fois sur
l’importance de ne pas s’en tenir à un cadre trop rigide,
et de plutôt démontrer une écoute attentive contri-
buant à ce que les timides tentatives d’un enfant pour
exprimer ce qu’il ressent et désire puissent prendre de
l’amplitude : « On pourrait avoir un jeune qui risque de