En attaquant directement le siège de la commune mixte d’Ain Touta dans la nuit du 11 au 12 No-
vembre 1916, en s’en prenant à l’administrateur Marseille et au sous-préfet Cassinelli, venus
présider dans la journée le conseil de révision, en s’acharnant particulièrement sur les bureaux et les
archives de l’état-civil, la révolte populaire prouva suffisamment que son objectif était de détruire
tout ce qui avait trait à la conscription.
FETHA AHMED, agent à la mairie montrant un registre à moitié calci-
né après l’attaque et l’incendie de la résidence de l’administrateur
Contrairement aux insurrections précédentes, la révolte de 1916 n’avait
pas pris le caractère d’une guerre sainte elle eut plutôt celui d’une
«boublique», déformation du mot «République», mais qui signifiait pour
les populations, depuis 1871, «Révolution» ; c’est-à-dire changement
dans les attitudes et passage de la soumission au soulèvement et à la dé-
sobéissance.
A l’instar de la résistance de Béni Chougrane en 1914, celle des Aurès en 1916 différait des insur-
rections du 19ème siècle sur divers points dont les plus importants sont:
- L’insurrection n’avait aucune relation avec les confréries et les zaouïas
- Elle ne s’est pas déclenchée en raison de l’opposition des grandes familles et des notables au colo-
nialisme.
- Elle n’a pas eu lieu en raison de la faible présence de troupes militaires françaises comme ce