LE BORDJ (DAÏRA ACTUELLEMENT)
Avant d’être détruit en 1916 et reconstruit (daïra actuelle)
Dans la soirée du samedi 11 novembre, ce sont donc essentiellement des gens des tribus Lakhdar
Halfaouïa et Ouled Soltane, à cheval sur les C.M. Barika et Aïn Touta qui, au nombre de quelques
centaines, se retrouvent à Mac Mahon sous les ordres de Mohammed Ben Noui «Zerguini».
Ils sont armés d’une centaine de fusils, dont beaucoup de vieux fusils à piston, de bâtons, de
fourches et d’épée en bois. A 3 heures du matin, ils attaquent le bordj où logent Cassinelli et
l’administrateur Marseille. Les «gardes indigènes» n’offrent aucune résistance et sont ligotés.
Marseille et le sous-préfet sortent. Le premier est tué; le second, blessé, mourra
après trépanation à l’hôpital de Constantine.
Il semble que la famille de l’administrateur ne fut pas visée ou qu’elle fut ef-
fectivement protégée par le Moqadem Sahraoui. Seule une petite fille de six
ans est blessée. Le médecin militaire Bisquera n’est pas non plus atteint. La
résidence de l’administrateur et les archives de la C.M. sont incendiées au
pétrole «pour qu’il ne reste plus de trace de documents concernant nos enfants,
d’après Bouyelli Ziad»
D’autres hommes se répandent dans le village de Mac Mahon, pillent les boutiques mozabites ou
juives, prennent tous les chevaux et toutes les armes qu’ils peuvent trouver.
Les zouaves(1), logés dans l’»infirmerie indigène», à 600 mètres du bordj, arrivent une heure et
quart après le début de l’attaque et tirent dans la foule. Avec la brigade de gendarmerie, ils par-
viennent à faire refluer les assaillants sur la gare qui est dévalisée.
Le chef de gare et sa famille sont habillés de vêtements algériens et cachés par un garde-ligne
dont la femme, Rebaïa Merad Bent Ahmed, est tuée. Au petit matin, les montagnards refluent dans
leurs douars, laissant douze des leurs tués dans le combat et emmenant avec eux autant de blessés,
dont Zerguini.
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