n ’ a pas été soumis au même examen musical attentif , ou du moins ne l ’ est plus . Peu de commentateurs récents lui ont appliqué quelque chose comme la méthode de Douglas Gordon , en le décomposant en ses éléments constitutifs afin de comprendre son fonctionnement . Pour la plupart d ’ entre nous , fans , critiques , enseignants , Kind of Blue tout simplement est entier et indifférencié . Il est devenu si omniprésent qu ’ il fait simplement partie du fond sonore , de la façon dont le bruit de la mer , ou une ligne de chemin de fer à proximité ou un ruisseau tumultueux font simplement partie de l ’ environnement accepté . Les mots “ icône ” et “ iconique ” sont largement galvaudés , souvent simplement pour signifier important ou excellent , lorsque leur véritable sens se rapporte à la capacité d ’ une image à transmettre un message ou un récit non littéral dans un cadre esthétique unique . En ce sens , Kind of Blue est un album iconique au sens le plus complet .
Même les grandes œuvres et ce que nous choisissons de considérer comme des “ chefs-d ’ œuvre ” ( un autre mot mal utilisé avec une signification fondamentale très spécifique et importante ) sont soumis aux vicissitudes du temps et de la marée . Ils appartiennent à un moment particulier , même s ’ ils semblent en avoir été extraits et offerts à l ’ éternité . Ils nous sont acheminés par des véhicules intermédiaires – qui peuvent être des vinyles LP , des CD remastérisés , des cassettes tremblantes , des versions bobine à bobine , de nouveaux médias éphémères comme 8-track , MiniDisc et DAT , ou de mystérieux “ téléchargements ”, de la musique conjurée de l ’ éther même . Le fait est que nous n ’ écoutons jamais Kind of Blue en tant que tel , mais une version très particulière de celui-ci , et dans un étrange éventail d ’ environnements différents . ( L ’ auteur de ces lignes célébrait un jour l ’ augmentation de salaire d ’ un collègue dans un bar à vin de Covent Garden et s ’ est rendu aux toilettes
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